La Bourse de Paris a terminé en nette baisse de 0,95% vendredi, accusant le coup des nouveaux tourments d’Evergrande, de la remontée des taux souverains et de prises de bénéfices après trois séances de net rebond.
L’indice vedette CAC 40 a perdu 63,52 points à 6.638,46 points. Sur la semaine, il est toutefois en hausse de 1,04% et progresse de 19,58% depuis le 1er janvier.
La cote parisienne a connu une semaine agitée, avec une forte baisse lundi suivie d’une nette remontée lors des trois séances suivantes.
Plusieurs facteurs ont brisé la dynamique du CAC 40 vendredi. Tout d’abord, « la remontée des taux d’intérêt » des pays, selon Frédéric Rollin, conseiller d’investissement pour Pictet AM. Le rendement souverain français à 10 ans a pris quatre points de base, à 0,11% tandis que celui des États-Unis à 10 ans a grimpé de cinq points de base, à 1,45%.
« Chaque point de base en hausse » sur le marché de la dette « pénalise les marchés actions », en les rendant moins attractifs, « mais c’est surtout la volatilité que les investisseurs regardent, car elle représente la capacité des banques centrales, et notamment la réserve fédérale américaine, à bien gérer la situation et de maîtriser leur remontée. Or, la volatilité a augmenté cette semaine », continue M. Rollin.
Toutefois, les investisseurs restent selon lui confiants et ont été satisfaits de la réunion du comité monétaire mercredi, où le président de la Fed Jerome Powell n’a fait « qu’annoncer l’annonce d’un tapering » c’est-à-dire la réduction des politiques de soutien monétaires, a analysé M. Rollin.
Les marchés ont aussi continué à subir les soubresauts du géant immobilier chinois Evergrande, qui ont occupé l’actualité cette semaine. L’entreprise croule sous plus de 260 milliards d’euros de dette et la confiance des investisseurs continue de se dégrader quant à sa capacité à la rembourser.
La société immobilière a encore chuté vendredi à Hong Kong, au lendemain de l’arrivée à échéance d’un versement dû à ses créanciers.
« Un éventuel défaut du groupe ne serait formellement constaté qu’au terme d’une période de grâce de 30 jours, ce qui laisse du temps à Evergrande comme aux autorités chinoises pour trouver une solution », explique Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.
« Les autorités chinoises doivent à la fois faire face au risque de contagion » avec la perte de confiance des banques à tout le système immobilier chinois, « mais aussi à ne pas envoyer le message qu’elles sauveront toute entreprise en difficultés », note aussi M. Rollin.
Le luxe retombe
Les valeurs parisiennes du secteur du luxe, toujours sensibles aux nouvelles de Chine, un marché important pour elles, ont terminé dans le rouge. Kering était lanterne rouge de l’indice CAC 40 et perdait 2,98% à 633,80 euros. LVMH reculait de 1,71% à 642,90 euros et Hermès de 2,24% à 1.288 euros.
Premiers pas réussis pour Antin
L’action du fonds d’investissement dédié aux infrastructures Antin valait 30,30 euros pour son premier jour de cotation, soit une hausse de 26,25% par rapport au prix d’introduction fixé à 24 euros. Cette opération a permis à Antin de lever 550 millions d’euros et le valorise à environ 4,1 milliards d’euros, soit la plus importante introduction à la Bourse de Paris en 2021.
Bonne semaine pour les transports
Air-France-KLM a continué son envol en Bourse, gagnant 3,09% à 4,47 euros vendredi, soit un gain de 15,17% sur la semaine, le plus important du SBF 120. Le groupe continue de profiter de l’annonce de la réouverture des frontières américaines pour les Européens et les Britanniques complètement vaccinés. Aéroports de Paris a aussi gagné 2,81% à 108,10 euros vendredi, et 6,66% sur les cinq jours.
Au CAC 40, Renault occupe la première position hebdomadaire, avec un gain de 6,87% à 30,73 euros. L’équipementier automobile Valéo, cotée au SBF 120, a lui progressé de 10,10% sur la semaine, à 23,76 euros.