Le gouvernement du Mexique vient en effet d’assouplir son cahier des charges relatif à des appels d’offre pour l’attribution de 14 blocs pétroliers. Raisons invoquées ? la chute des cours du brut et l’une de ses conséquences : le manque de liquidités des majors pétrolières.
S’exprimant lors d’une conférence de presse mardi, Miguel Messmacher, vice-ministre de l’Economie, a ainsi indiqué que les restrictions au nombre de blocs auxquels les candidats peuvent prétendre ont notamment été levées.
Si le ministère de l’Energie avait au départ annoncé officiellement que chaque candidat ne pouvait concourir que pour cinq blocs. Ils pourront désormais faire des offres sur l’ensemble des 14 sites, localisés dans le Golfe du Mexique. Rappelons parallèlement que les concessions concernées s’étendent sur 30 ans, avec une possibilité d’extension.
Le gouvernement mexicain tient par ailleurs à préciser que cette restriction avait été imposée à la période où le baril de pétrole s’échangeait à 100 dollars. Un contexte qui laissait alors penser au Mexique qu’une compagnie aurait pu présenter une offre sur les 14 blocs, ce qui, le cas échéant aurait contrevenu aux objectifs de l’ouverture du secteur pétrolier mexicain au privé, de promouvoir la concurrence. Mais, aujourd’hui, alors que le pétrole s’échange à 60 dollars, le Mexique pourrait recevoir moins de candidatures en cas de maintien de la limite de cinq blocs.
Selon Miguel Messmacher, le Mexique se doit désormais de prendre des mesures face au nouveau contexte du marché. Et doit tenir compte du fait qu’en raison de la volatilité des cours, les risques potentiels ont augmenté pour les entreprises pétrolières, lesquelles craignent pour leur retour sur investissement. Il n’en demeure pas moins que les plus importantes compagnies pétrolières internationales pourraient retirer leurs marrons du feu … et mieux profiter de la situation – voire de l’aubaine – pour s’implanter encore plus fortement …
Le vice-ministre de l’Economie a par ailleurs précisé que pour ce processus d’appels d’offres, nommé Ronda Uno, 26 candidats ont été présélectionnés – 19 entreprises et sept consortiums – situation qu’il qualifie lui-même de « concurrence soutenue ». L’ouverture des offres aura lieu le 15 juillet prochain.
Précisons que le gouvernement mexicain a adopté en 2013 une réforme du secteur énergétique ouvrant au secteur privé l’exploitation pétrolière nationalisée depuis plus de 70 ans. Il prévoit de lancer cinq groupes d’appels d’offres pour des blocs en eaux profondes. A l’heure actuelle, trois ont été effectivement lancés.
A la mi-mai, le gouvernement a annoncé le troisième appel d’offres, portant sur l’attribution de 26 gisements d’hydrocarbures. Selon le ministre de l’Energie, il devrait permettre d’attirer 620 millions de dollars d’investissements privés dans les cinq prochaines années, un des objectifs du gouvernement mexicain étant de relancer la production du pays.
Ces 26 lots, situés dans les Etats de Nuevo Leon et Tamaulipas (nord-est), Veracruz et Tabasco (est) et Chiapas (sud-est), s’étendent sur 807 km2.
Avec ces attributions, le Mexique espère augmenter la production nationale de plus de 36.000 barils de pétrole et 223 millions de mètres cubes de gaz par jour.
A noter que la compagnie pétrolière publique Pemex, qui fournit un tiers des recettes fiscales de l’Etat, affiche une baisse constante de sa production depuis son record de 3,4 millions de barils/jour en 2004. Au premier trimestre 2015, la production s’est établie à 2,3 millions mbj.
Sources : AFP, Reuters
Elisabeth Studer – 04 juin 2015 – www.leblogfinance.com