La décélération des prix de l’immobilier ancien s’intensifie

Le marché immobilier français traverse une période de turbulences marquée par une chute accélérée des prix des logements anciens. Selon les récentes données publiées par les notaires et l’Insee, les prix ont reculé de plus de 5 % sur un an au premier trimestre 2024. Cette tendance baissière, observée depuis trois trimestres consécutifs, s’est intensifiée au cours des derniers mois, avec une diminution des prix qui a presque triplé en l’espace de neuf mois.

La région parisienne, particulièrement sensible aux fluctuations du marché, n’est pas épargnée par cette baisse. En Île-de-France, les prix de l’immobilier ont chuté de plus de 8 % entre les premiers trimestres 2023 et 2024, après une diminution de 6,9 % l’année précédente. Cette chute a ramené les prix à des niveaux observés à la mi-2019. En province, la baisse est également notable, avec une diminution annuelle de 4,2 % après une baisse de 2,9 % l’année précédente.

Bien que cette tendance puisse sembler avantageuse pour les acheteurs, elle reste insuffisante pour relancer un marché en attente de corrections plus sévères. À Paris, onze arrondissements affichent désormais des prix moyens inférieurs à la barre symbolique des 10 000 euros par mètre carré, et sept arrondissements sont même passés sous le seuil des 9 000 euros. Les avant-contrats suggèrent une stabilité des prix dans les prochains mois, avec des prix autour de 9 370 euros le mètre carré en juillet, soit une baisse de 7,6 % en un an.

La décélération du marché s’accompagne également d’une chute significative du nombre de transactions. Au cours des douze derniers mois, les ventes de logements anciens ont diminué à 822 000 unités à fin mars, contre 931 000 fin septembre 2022. Les professionnels du secteur prévoient moins de 800 000 transactions d’ici la fin de l’année.

L’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024 ajoute une couche de complexité. Certains propriétaires avaient acheté des biens dans l’optique de les louer pendant l’événement. Les notaires espèrent un rebond du marché après les Jeux, lorsque ces biens seront remis en vente. Toutefois, cette perspective reste incertaine et le marché pourrait rester morose dans les mois qui suivront.

La baisse des prix est particulièrement marquée pour les maisons individuelles, conséquence de la hausse des taux d’intérêt qui a refroidi l’appétit des ménages pour ce type de logement. En Île-de-France, la baisse des prix des maisons atteint 8,4 %, contre 7,9 % pour les appartements. En province, l’écart est un peu plus marqué, avec une baisse de 4,4 % pour les maisons et de 3,8 % pour les appartements. Ce changement reflète une évolution des préférences des acheteurs, qui se détournent progressivement des logements individuels.

La dégringolade des prix s’explique en grande partie par la chute significative des crédits immobiliers accordés aux ménages. Selon la Banque de France, 21,7 milliards d’euros ont été prêtés aux ménages au premier trimestre 2024, contre 38 milliards au premier trimestre 2023 (-42 %) et 56,3 milliards au premier trimestre 2022 (-61 %). Cette contraction de l’offre de crédits, liée à la hausse des taux d’intérêt, a considérablement freiné l’accès au marché immobilier pour de nombreux ménages.

Les professionnels du secteur peinent à entrevoir une reprise à court terme. Certains misent sur un potentiel rebond après les Jeux Olympiques, mais cette hypothèse reste fragile. Les acteurs immobiliers devront s’armer de patience et s’adapter face à un marché en pleine mutation, marqué par une remise en cause des comportements d’achat des ménages.

1 COMMENTAIRE

  1. Une belle opportunité pour les investisseurs à long terme, notamment dans les zones où les fondamentaux économiques restent solides.

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