Les dernières données publiées par l’Autorité des marchés financiers (AMF) révèlent une dynamique sans précédent, témoignant d’un changement de paradigme dans les habitudes d’investissement des Français. Au cœur de cette évolution, les Exchange Traded Funds (ETF) s’imposent comme le vecteur principal de cette démocratisation boursière. Le deuxième trimestre 2024 a vu une explosion des transactions liées à ces produits financiers, avec 248 000 investisseurs particuliers ayant effectué au moins une opération sur ETF, soit une progression spectaculaire de 89% sur un an. Plus impressionnant encore, 227 000 épargnants ont réalisé au moins un achat d’ETF durant cette période, contre 194 000 au trimestre précédent et seulement 146 000 fin 2023.
Cette croissance exponentielle s’explique par plusieurs facteurs convergents. La digitalisation des services financiers, couplée à l’émergence de plateformes d’investissement accessibles, a considérablement réduit les barrières à l’entrée pour les petits porteurs. Parallèlement, la compression des frais de courtage a rendu ces produits financiers plus attractifs, permettant une diversification des portefeuilles à moindre coût.
L’attrait des ETF réside dans leur capacité à offrir une exposition large et diversifiée aux marchés financiers, tout en maintenant des coûts de gestion réduits. Cette caractéristique séduit particulièrement les nouveaux entrants sur le marché boursier, comme en témoigne l’arrivée de 56 000 primo-investisseurs en ETF au cours du trimestre.
Au-delà des ETF, l’engagement global des Français envers les marchés actions s’intensifie. Près de 800 000 particuliers ont effectué des transactions sur des actions au deuxième trimestre 2024, contre 737 000 au trimestre précédent. Cette tendance reflète une prise de conscience croissante de l’importance de la diversification des placements dans un contexte de taux d’intérêt bas et d’inflation persistante.
Il convient toutefois de noter que ces statistiques, basées sur les données fournies par les établissements financiers opérant en France, ne capturent pas l’intégralité du phénomène. Les transactions réalisées via des plateformes étrangères échappent à ce recensement, suggérant que l’ampleur réelle de cette tendance pourrait être encore plus significative.
Cette évolution marque un tournant dans la culture financière française, traditionnellement orientée vers l’épargne de précaution et les placements garantis. Elle soulève également des questions sur l’éducation financière des investisseurs et la nécessité d’un encadrement adapté à cette nouvelle réalité.
Alors que le volume total des transactions sur ETF atteint un record de 1,2 million sur le trimestre, avec une hausse de 20% par rapport au trimestre précédent, il est clair que nous assistons à une reconfiguration majeure du paysage de l’épargne en France. Cette tendance, si elle se confirme, pourrait avoir des implications significatives sur la structure de l’épargne nationale et le financement de l’économie française dans les années à venir.
