Le ratio de dette publique ne devrait finalement que légèrement augmenter cette année à 115,3%, puis reculer à 113,5% l’an prochain, grâce à la plus forte reprise économique observée en sortie de crise, a indiqué mardi le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.
« Nous mettons à profit ces recettes supplémentaires pour amorcer la trajectoire de désendettement, en particulier sur la dette liée au Covid estimée à 165 milliards d’euros pour l’Etat », a affirmé le ministre dans un entretien aux Echos, indiquant tabler « sur une dette publique de 115,3% du PIB fin 2021 alors que nous attendions initialement 118%, et de 113,5% en 2022 contre 116% prévu auparavant ».
Ces nouvelles prévisions économiques seront inscrites dans le projet de loi de finances rectificatif pour 2021, qui sera présenté mercredi en conseil des ministres.
Sur le plan de la croissance, le gouvernement prévoit toujours une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 6,25%, malgré la très forte reprise de l’économie. Celle-ci devrait garantir une croissance économique d’au moins 6,6% cette année si aucune contraction n’est constatée au quatrième trimestre, selon les derniers chiffres de l’Insee.
« Si nous dépassons les 6,25% de croissance cette année les recettes supplémentaires seront affectées à la réduction du déficit 2021 », assure Olivier Dussopt.
Ce traditionnel budget rectifié de fin d’année permet surtout au gouvernement d’inscrire dans la loi les mesures de pouvoir d’achat annoncées ces dernières semaines pour compenser la hausse des prix de l’énergie.
Il s’agit de l’aide supplémentaires de 100 euros qui sera versée en décembre aux 5,8 millions de bénéficiaires du chèque énergie, soit un montant de près de 600 millions d’euros, ainsi que de l’indemnité inflation de 100 euros, annoncée par Jean Castex.
Le texte prévoit pour cette indemnité une enveloppe de 3,6 milliards d’euros, qui sera complété par 200 millions d’euros votés dans le projet de budget pour 2022.
D’autres nouveaux crédits concernent une partie du financement du plan compétences, ainsi que 500 millions d’euros pour les indemnisations contre le gel en faveur des agriculteurs.
Au total, ce budget rectificatif prévoit d’ouvrir 9,1 milliards d’euros de crédits supplémentaires et d’en annuler 7,3 milliards, notamment 2 milliards qui avaient été budgétés pour les soutiens d’urgence.
Le texte doit aussi entériner des redéploiements de crédits du plan de relance de 100 milliards d’euros, entre des dispositifs qui n’ont pas consommé l’ensemble de leur enveloppe et d’autres dont les moyens ont été renforcés en cours d’année du fait de leur succès (MaPrimerénov’, industrialisation dans les territoires, etc.).