En 2021, la France est restée championne de la zone euro des prélèvements obligatoires (taxes, impôts et cotisations sociales). Selon une étude menée par le site spécialisé Fipeco, l’ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales prélevés l’an passé représentaient 47% du PIB. Au sein de l’Union européenne, seul le Danemark dépasse la France en la matière avec un taux de prélèvement obligatoire de 48,8%.
Mais le plus important dans ces nouveaux chiffres, c’est la tendance qu’il laisse clairement apparaitre. Une tendance à la baisse du côté français alors que chez la plupart de ses voisins, le poids des prélèvements obligatoires progressent. Entre 2020, la France affichait en effet un taux de prélèvement obligatoire de 47,5%.
Or face à cette baisse d’un demi-point, son premier partenaire économique, l’Allemagne est passée, elle, de 41,5 à 42,4%. L’écart entre les deux rives du Rhin s’est donc à nouveau réduit l’an dernier. L’écart avec la moyenne de la zone euro diminue également, passant de 5,9 à 4,8 points. Et la comparaison avec 2017 est encore plus frappante.
Le taux de prélèvements obligatoires français était supérieur de 6,9 points à celui de la zone euro et de 7,6 points à celui de l’Allemagne” souligne François Ecalle, l’auteur de cette comparaison.
La convergence fiscale n’est plus tout à fait un vain mot. Mais la comparaison menée par Fipeco permet aussi de mesurer les différences qui, elles, persistent dans les stratégies fiscales des Etats membres de l’UE. Ainsi, contrairement à ce que pensent certains contribuables, la France figure en dessous de la moyenne pour ce qui est de l’imposition des revenus de ses ménages (IR et CSG confondus). Ils représentaient, en 2021, 9,4% de son PIB alors que la moyenne dans la zone euro se situait à 9,7%.
La comparaison avec l’Allemagne (9,6% du PIB) montre que, non seulement, les revenus se révèlent en moyenne moins ponctionnés en France, mais que les cotisations sociales qui grèvent leurs salaires y sont également inférieures (16,8% vs 17,6% du PIB). La France tient en fait sa singularité de la fiscalité qui pèse sur les produits et les services que ses consommateurs achètent, à commencer par la TVA. Ils atteignaient l’an passé 12,3% du PIB, contre 10,1% en Allemagne et 11,1% en moyenne dans la zone euro.
L’écart est encore plus élevé pour les autres impôts dont la France est championne : ceux qui pèsent sur leur production. Ils pèsent pour 4,5% du PIB, là où l’Allemagne se contente de 1% et la zone euro de 2,3%. Mais ce sont aussi ceux qui ont le plus baissé et le gouvernement entend continuer à les baisser pour réduire l’écart avec nos voisins.