Près de 60% des gérants de fonds voient les actions européennes progresser au cours des douze prochains mois, selon une étude réalisée par la banque américaine. La France, elle, devient le pays européen favori des gérants.
Une récession économique pointe à l’horizon pour l’Union européenne (et le Royaume-Uni). La Commission européenne l’a rappelé la semaine dernière à l’occasion de la publication de ses projections économiques, tablant sur une contraction de l’activité cet hiver.
Est-ce que les investisseurs vont pour autant se détourner des marchés européens? Pas vraiment si on en croit les conclusions d’une étude* de Bank of America publiée mardi dans laquelle la banque a sondé les gérants de fonds.
Ainsi près de six investisseurs interrogés sur dix (59%) voient un potentiel de hausse supplémentaire pour les actions européennes au cours des douze prochains mois, la proportion la plus élevée depuis six mois, précise la banque américaine. Ce pourcentage se décompose de la façon suivante: 50% des sondés anticipent une progression des actions comprise entre 1% et 9% au cours des douze prochains mois, et 9% tablent sur plus de 10%.
Les actions françaises ont par ailleurs les faveurs des gérants. A la question de savoir sur les entreprises de quels pays ils souhaiteraient surpondérer leurs actifs, les françaises arrivent en tête. “La France est devenue le marché d’actions préféré en Europe, suivie de l’Espagne et la Suisse […] tandis que l’Allemagne et l’Italie restent les moins préférés”, résume Bank of America. Une autre bonne nouvelle pour la Bourse de Paris, qui, selon un décompte arrêté lundi par Bloomberg, a récemment dépassé Londres en termes de capitalisation boursière en dollars.
Un rallye qui n’est pas tenable
Pour revenir à l’Europe, “la part [des investisseurs] qui voient une baisse importante pour les bénéfices par action [des valeurs européennes, NDLR] en réponse au ralentissement de la croissance et à la pression accrue sur les marges s’estompe, à 37%, contre 48% le mois dernier”, souligne également la banque.
De même la part des gérants jugeant que l’économie européenne va connaître un affaiblissement économique au cours de l’année à venir, si elle reste relativement élevée, est tombée à 78% contre un record de 92% le mois précédent.
Si les gérants restent donc positifs sur les marchés actions européens à moyen terme, les risques à court terme demeurent. Ainsi 80% d’entre eux jugent que le récent rallye boursier qu’ont connu les actions européennes n’est pas tenable à court terme.
“Destruction de la demande”
Par ailleurs la très grande majorité d’entre eux (76%) estiment que la “destruction de la demande” constituera le principal thème du marché pour les mois à venir. Et 83% d’entre eux voient l’inflation chuter en Europe contre 68% le mois dernier.
Au niveau des secteurs, les compartiments les plus attrayants pour les gérants sont, par ordre décroissants, l’assurance, l’énergie, la santé et les banques. Au contraire, l’immobilier arrive en queue de peloton, suivi par le commerce, la construction et l’automobile.