Les résultats d’une étude menée par le laboratoire Teenage Lab de Pixpay en 2025 apportent un éclairage précis sur les usages financiers d’une tranche d’âge déterminée, à savoir les 10 à 18 ans. L’analyse repose sur 16,4 millions d’opérations réalisées au cours de l’année 2024 et met en exergue des pratiques de dépenses qui semblent dépasser les capacités budgétaires des adolescents nés après 2010. Les indicateurs révèlent en outre une faible considération pour les critères éthiques dans les choix commerciaux.
Les chiffres montrent qu’un jeune dispose, en moyenne, d’un budget mensuel de 98,7 euros, soit une progression de 2 euros par rapport à l’année précédente. Une transformation notable apparaît dans la manière de régler les transactions : 45 % des paiements sont effectués via des smartphones, en contraste avec les 28,7 % enregistrés en janvier 2023. Les ressources financières des adolescents se concentrent essentiellement sur l’acquisition de biens de consommation courante. La répartition des dépenses se détaille ainsi : 31 % pour l’alimentation, 15 % pour la restauration rapide, 7 % pour des articles vestimentaires et 6 % pour des accessoires électroniques.
L’usage prédominant des moyens de paiement électroniques semble affecter la perception de la valeur monétaire. L’absence de supports physiques atténue la conscience de la dépense, induisant 54 % des jeunes à solliciter des avances sur leur solde disponible. Cette pratique reflète une approche budgétaire axée sur l’immédiateté plutôt que sur la planification financière à moyen ou long terme. Par ailleurs, l’activation de dispositifs d’épargne reste marginale : seuls 12,5 % des adolescents se dotent d’un outil d’épargne, et 17 % parviennent à atteindre les objectifs financiers qu’ils se fixent.
L’étude révèle également une dichotomie entre les discours prônant une consommation responsable et les choix effectifs réalisés par les adolescents. Parmi les marques de prédilection, une enseigne de prêt-à-porter se positionne en deuxième rang chez les jeunes filles, tandis que les garçons se montrent fidèles aux équipements de loisirs numériques, notamment consoles et jeux vidéo. Les segments de marché liés à la mode éphémère et aux technologies de pointe demeurent ainsi fortement implantés, en dépit des critiques sur leurs engagements environnementaux.
Les données indiquent que l’accompagnement par les parents joue un rôle crucial dans la transmission de connaissances financières, même si son application reste inégale. Près de 96 % des adultes interrogés reconnaissent l’importance de leur implication, tandis que 38 % omettent d’aborder la dimension écologique des achats et 30 % n’intègrent pas la sensibilisation aux pratiques de réemploi. Cette carence pédagogique semble favoriser la reproduction de schémas de surconsommation, accentuée par la facilité d’accès aux outils numériques.
L’examen approfondi des transactions numériques met en lumière une transformation des comportements économiques chez les adolescents. La digitalisation des moyens de paiement, associée à une visibilité réduite des dépenses réelles, encourage des achats impulsifs et une demande récurrente d’avances sur fonds. Les statistiques recueillies en 2024 illustrent une corrélation entre l’usage intensif des smartphones et une gestion budgétaire qui laisse à désirer.