La guerre des réseaux sociaux sportifs est lancé

Leurs têtes de gondoles commencent à faire des vagues. Sourire ultrabright, certifié médailles d’or aux JO et Championnat du monde pour le nageur Florent Manaudou qui nage pour Wineven contre Yannick Agnel qui soutient lui Goaleo et n’a pas à rougir du palmarès de son concurrent. Chacun était en direct sur leur plateforme respective la semaine dernière pour faire la promotion de leur application de réseau social autour du sport. Et ils ne sont pas seuls. SportLobster et Kicca au Royaume-Uni et encore NeedSporty, Sporteasy ou Unlish viennent compléter une offre grandissante en France.

Florent Manaudou et Wineven partent avec une longueur d’avance. Le joueur de guitare, à ses heures perdues (actuellement blessé justement au poignet) a enchaîné les sollicitations médiatiques: radios, conférence de presse et même une invitation au Grand Journal (Canal +). Wineven revendique 100.000 utilisateurs. Et la start-up marseillaise table sur 3 millions d’utilisateurs d’ici 2018. Goaleo ne veut pas quant à lui communiquer ses chiffres mais parle de « plusieurs dizaines de milliers d’utilisateurs ».

Même si les deux applications n’ont pas vraiment le même positionnement, leurs fondateurs ne se privent pas de se lancer des piques. « Ce n’est pas très intelligent de leur part de communiquer en même temps que nous, lâche Jean-Marc Gillet, président de Goaleo. Il aurait été plus malin de faire cela à une semaine d’intervalle. Surtout qu’eux sont positionnés sur le sportif et l’échange entre sportifs alors que nous, nous sommes sur l’ensemble des acteurs du sport et les médias ». 

Son concurrent ne semble pas partager la même analyse. « Nous sommes sur les mêmes sujets que Goaleo. Nous sommes sortis en même temps mais la différence c’est que Goaleo propose uniquement une partie conseil ou coaching qui a du mal à décoller et qui ne génère pas trop de trafic. Ils ont balancé Yannick Agnel, on pose une question en live et on a seulement une réponse par mail plus tard. Alors que nous c’était en vrai direct avec Florent Manaudou. En termes de services et d’utilisateurs, nous n’avons pas le même niveau » dégaine Ludovic Savariello, un des associés fondateurs de Wineven.

Wineven et Goaleo, positionnement différent

 Goaleo se présente comme « la plateforme sociale pour le monde du sport ». « Il y a une vraie différenciation, se justifie le président de Goaleo. Nous couvrons l’ensemble de l’univers sportif. Nous faisons entrer les gens grâce à leur appartenance à un groupe ou à une équipe. La vraie vocation est de les faire rester sur la plateforme ». Jean Marc Gillet ajoute qu’il n’est pas inquiet de la concurrence de Wineven car « les marchés ne sont pas les mêmes ». La start-up a démarré son existence avec 550.000 euros de love money (capitaux propres apportés par des proches et de la famille). Elle est actuellement en discussion avec des investisseurs pour une prochaine levée de fonds en janvier prochain.

En effet si certaines fonctionnalités peuvent être similaires, les cibles des deux applications sont très différentes. Wineven est apparemment plus grand public, centralisant beaucoup de services proposées par leurs concurrents: un coaching champion personnalisé, un journal construit par des membres de la communauté, une dimension réseau social et bientôt la recherche de partenaires sportifs par géolocalisation. Sans oublier la dimension objets connectés qui a permis à la start-up d’obtenir une aide de 30.000 euros de bpifrance ainsi qu’une avance remboursable de 100.000 euros. Le pari de Wineven sera d’utiliser les données collectées par la multiplication d’objets connectés dans le sport (cardio, montres…). 

Les plateformes pratiques: Unlish, Sporteasy et NeedSporty

Unlish, autre plateforme, permet de créer ou de rejoindre une activité sportive de membres de la communauté. Le but est ainsi très simple: trouver des partenaires afin de pratiquer en commun une activité sportive. Sporteasy est sur un modèle légèrement différent, permettant d’organiser la vie d’une équipe de sport et de permettre de réaliser ses propres statistiques en cours de saison. 

Enfin NeedSporty a été lancé afin de « trouver des partenaires sportifs rapidement et facilement » selon son fondateur Stéphane Montoir. Il revendique 5.400 utilisateurs et cherche à augmenter des fonds pour augmenter la communication. « Unlish et Goaleo ont beaucoup plus de budgets que nous » reconnaît, lucide, le fondateur de NeedSporty.

Les modèles étrangers: SportLobster et Kicca

Cristiano Ronaldo aurait investi à titre personnel dans la start-up londonienne. La star portugaise du ballon rond croit à l’évidence dans les possibilités de développement du leader anglo-saxon du secteur en Europe. Sportlobster affiche plus d’un million d’utilisateurs. L’application est disponible en France mais n’a pas encore de version en français. Comme sur Wineven et Goaleo, on rentre les sports ou équipes préférées afin que le fil d’actualité soit personnalisé. L’application donne même par des pushs en temps réel les résultats des équipes dont on est fan. Avec une base d’utilisateurs très importante, si Sportlobster décide de venir conquérir l’Hexagone, il sera compliqué pour ses concurrents de résister à sa puissance de feu.

Kicca est fait lui pour les fans de personnalités sportives qui veulent partager l’univers complet de celles-ci. Et l’avantage de cette application pour les sportifs est qu’elle est certifiée 100% sans « haters ». C’est à dire que tous les commentaires insultants ou offensants sont filtrés par l’application, pour ne pas perturber le sportif. On connaissait les débats sans fins de fans de sports. Il se peut que bientôt des débats enflammés se tiennent afin de savoir quel appli choisir pour vivre sa passion.

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