C’était ce mardi 9 avril, entre minuit et 1 heure du matin, au bar d’un grand hôtel de Ho Chi Minh Ville au Vietnam. Détendue, sirotant un expresso, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq se laisse aller à quelques confidences, après avoir assisté à un dîner de gala avec de nombreuses entreprises françaises. Elle vient d’apprendre que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a demandé à tous membres du gouvernement de publier leur patrimoine avant le 15 avril.
La ministre ne semble pas surprise. “De retour du voyage au Maroc la semaine dernière, je leur avais bien dit à François Hollande et Laurent Fabius que l’on n’y couperait pas”, commente-t-elle. A titre personnel, cette contrainte ne lui pose aucun problème : “Moi, je n’ai qu’un compte Cerise” (un livret d’épargne proposé à ses clients par LCL qui rapporte entre 1,25 et 1,75% brut, ndr).
Pleinement propriétaire depuis neuf ans
Détaillant un peu plus ses avoirs, la locataire de Bercy explique qu’outre ce livret “bien rempli”, (le plafond est à 20.000 euros), elle a acheté en 1994 un appartement d’environ 60m2 dans le VIIe arrondissement de Paris, en viager. La propriétaire est morte neuf ans plus tard – “mais je ne l’ai pas tuée !”, sourit-elle -, elle en est donc désormais propriétaire. “Je n’ai pas d’assurance-vie, juste quelques actions du Crédit agricole qui perdent de leur valeur d’année en année”. Nicole Bricq explique qu’elle ne va hériter de rien, parle de sa mère bouchère et conclut: “à 65 ans, je ne possède pas beaucoup de patrimoine.”
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