La suspension par plusieurs grands pays du vaccin d’AstraZeneca déstabilise la campagne de vaccination en Europe. L’existence d’éventuels effets secondaires accroît la pression sur les pays à un moment où certains Etats Européenne reconfinent partiellement comme l’Italie, où envisage de le faire comme en France.
L’Allemagne, la France et l’Italie ont décidé lundi, de manière coordonnée, de suspendre l’utilisation du vaccin. Le déploiement du vaccin dans l’Union européenne dépend maintenant en partie des conclusions de l’Agence européenne des médicaments, qui prévoit de décider des prochaines étapes jeudi. Les préoccupations relatives au vaccin devraient également dominer une vidéoconférence des ministres de la santé de l’Union européenne, prévue plus tard dans la journée de mardi.
“Afin de maintenir la confiance dans le vaccin, nous devons donner à nos experts en Allemagne et dans l’Union européenne le temps d’évaluer l’événement le plus récent”, a déclaré le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, aux journalistes à Berlin après avoir annoncé cette mesure. “Cette décision est professionnelle et non politique”.
Couacs européens
Mais tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde dans l’Union Européenne. Pour le directeur général de l’agence italienne des médicaments (Aifa) la décision de l’Allemagne, de la France et de l’Italie de suspendre le vaccin anti-COVID d’AstraZeneca est « politique ».
Tandis que les Britanniques m’entendent pas suspendre ce vaccin. Bien au contraire. Porte-parole officiel du Premier ministre britannique Boris Johnson, Jamie Davies, a déclaré que le vaccin reste “à la fois sûr et efficace” et a exhorté tout le monde à se faire vacciner lorsqu’on le lui demande. « Il n’existe aucune preuve d’un quelconque lien de causalité entre les caillots sanguins et le vaccin AstraZeneca “, a déclaré Jamie Davies lors d’un point de presse régulier lundi. “Les caillots sanguins se produisent naturellement et il n’y a aucune preuve qu’ils soient plus susceptibles de se produire après des vaccinations”.
Bien que cette mesure soit temporaire et de précaution dans l’attente de l’évaluation de l’Agence Européenne du médicament, elle risque de nuire davantage à la perception publique d’un vaccin déjà affecté par un essai défectueux, des lacunes dans la production et une prise de bec publique avec des fonctionnaires de Bruxelles accusant la société de violer ses obligations contractuelles en matière de fourniture.
L’Union Européenne s’attend à recevoir près de 400 millions de doses de vaccin au total au cours du deuxième trimestre, les plus importantes provenant de Pfizer Inc. et de BioNTech SE. 640 millions de doses supplémentaires sont prévues pour le troisième trimestre. La Commission s’est engagée à vacciner 70 % des adultes d’ici à la fin du mois de septembre.
(Avec Bloomberg)