Souvenez vous … en janvier 2009, j’indiquais ici-même sur leblogfinance que certains analystes estimaient d’ores et déjà depuis quelques mois, qu’après la Géorgie, la Russie pourrait faire une “démonstration” de ses volontés hégémoniques en Ukraine. Arguments à l’appui.
Au delà, du prolongement de la présence de la Flotte russe de la mer Noire en Crimée au-delà de 2017 et de la bataille acharnée entre Russie et Ukraine sur le tarif du gaz et de son transit, j’invoquais également alors d’autres différends opposant Russie et Ukraine…
Je rappelais ainsi qu’en décembre 2003, Kiev et Moscou avaient signé un accord de coopération sur l’exploitation de la mer d’Azov et du détroit de Kertch. Ajoutant que la question de l’utilisation conjointe de ces surfaces maritimes n’était toutefois pas réglée. L’Ukraine insistant sur la nécessité de tracer la frontière sur la base de la limite administrative qui existait entre les républiques soviétiques de Russie et d’Ukraine, au sein de l’URSS.
Moscou rappelait alors que, conformément à la législation soviétique, les eaux intérieures entre les républiques de l’ex-URSS n’étaient pas délimitées et proposait de s’en tenir aux normes internationales qui prévoient que la frontière suive le chenal navigable. Mais celle-ci serait alors décalée vers l’Ouest.
En octobre 2013, les ministres ukrainien et russe des Affaires étrangères Leonid Kojara et Sergueï Lavrov avaient indiqué vouloir évoqué lors d’une réunion conjointe en Russie la frontière maritime séparant les deux pays en mer d’Azov et dans le détroit de Kertch.
“Lors de la rencontre, il est prévu d’examiner en détail les activités des sous-commissions chargées de combattre les nouveaux défis, de régler les conflits régionaux et de trouver une solution au problème frontalier en mer d’Azov et dans le détroit de Kertch”, avait ainsi déclaré M. Perebiinis, le porte-parole de la diplomatie ukrainienne.
Les parties “prévoient en outre d’évoquer un large éventail de questions bilatérales d’actualité dans le cadre de la future signature d’un accord d’association entre l’Ukraine et l’UE”, avait ajouté le diplomate.
La presse russe rappelait alors qu’après la chute de l’URSS en 1991, l’Ukraine avait « unilatéralement établi sa frontière maritime dans le détroit de Kertch », « s’appropriant la partie navigable du détroit ». Imposant à tous les navires russes entrant ou sortant de la mer d’Azov des droits de passage.
Où la boucle est bouclée …. : en plus des enjeux politiques et stratégiques, les enjeux économiques associés sont importants sur deux points : les droits de passage et les gisements de pétrole et de gaz de la mer d’Azov ….
Sources : AFP, Ria Novosti, Nouvel Obs
Elisabeth Studer – le 29 novembre 2018 – www.leblogfinance.com