Le groupe pétrolier BP a annoncé lundi la suppression de 10.000 emplois, soit environ 15% de ses effectifs, en raison de la crise provoquée par la pandémie liée au nouveau coronavirus et de la volonté de son directeur général Bernard Looney de réorienter la “major” vers les énergies renouvelables.
Lors d’une conférence téléphonique avec les salariés du groupe, Bernard Looney a annoncé que BP allait supprimer près de 10.000 de ses 70.100 postes actuels et que l’essentiel de ces suppressions d’emplois seraient effectives d’ici la fin de l’année.
“Nous allons maintenant engager un processus qui verra près de 10.000 personnes quitter BP, la plupart d’ici la fin de l’année”, a dit Bernard Looney.
Deux mille de ces postes sont basés au Royaume-Uni, a précisé un porte-parole.
Les postes supprimés seront essentiellement des postes de bureau, pas des fonctions opérationnelles, et concerneront surtout les cadres.
BP entend aussi réaliser 2,5 milliards de dollars d’économies d’ici fin 2021 via la numérisation et l’intégration de ses activités.
BP avait déjà annoncé en avril une baisse de 25% de ses dépenses cette année en raison de l’effondrement de la demande de pétrole provoquée par les mesures de confinement des populations décidées à travers le monde pour freiner la propagation du nouveau coronavirus.
Au-delà de cette conjoncture, Bernard Looney, qui a pris ses fonctions en février, entend “réinventer” BP et rendre de l’agilité à cette compagnie britannique créée il y a 111 ans pour réussir son basculement vers les énergies à faibles émissions de carbone.
Le directeur général de 49 ans a ainsi annoncé le mois dernier un large renouvellement et une réduction de moitié de l’équipe de direction.
“L’idée a toujours été de faire de BP un groupe plus mince, plus réactif et moins carboné”, a-t-il dit lundi.
Peu après son arrivée à la tête du groupe, il avait déjà annoncé une réorganisation de BP avec la création de 11 divisions entraînant la disparition de la structure traditionnelle dominée par l’activité de production de pétrole et de gaz et la division de raffinage, commercialisation et négoce.
(avec Reuters)