Bien que le Livret A demeure le produit d’épargne le plus populaire en France, le livret d’épargne populaire (LEP) connaît actuellement un essor impressionnant. En effet, avec plus de 10 millions de titulaires, selon les données de la Banque de France, le LEP est devenu une solution d’épargne très prisée en 2023. Mais malgré ses rendements avantageux, plus de 8 millions de Français éligibles n’ont pas encore souscrit à ce livret.
Selon la Banque de France, environ 35 % des Français adultes, soit 18,6 millions de personnes, répondent aux critères d’éligibilité au LEP. Cependant, seuls 10,1 millions d’entre eux ont ouvert un compte à ce jour. Cela signifie que 8,5 millions de Français éligibles ne profitent pas encore de ce produit d’épargne. « Le taux de détention du LEP approche donc aujourd’hui 54 % de la population éligible, à comparer aux 81 % pour le Livret A, ouvert sans condition d’âge ni de ressources », indique la Banque de France. Constatant que ce chiffre est insuffisant, l’institution souligne qu’il est essentiel d’« atteindre au moins 12,5 millions de LEP d’ici l’été 2024, soit plus des deux tiers des 18,6 millions de personnes éligibles ».
Le 31 octobre dernier, la même institution financière avait identifié les profils éligibles au LEP. Il s’agit en premier lieu des personnes en situation de fragilité financière, représentant environ 22 % de la population éligible au LEP. Selon la Banque de France, parmi les 10 % les plus démunis de la population, seulement une personne sur dix détient un LEP, principalement en raison d’une capacité d’épargne limitée. « La marge de progression ne peut qu’être assez faible en raison de la difficulté à dégager les revenus suffisants », ajoute-t-elle.
De plus, les jeunes adultes, bien qu’ils représentent environ 10 % des personnes éligibles, ne sont que 2,5 % à détenir un LEP. Le principal obstacle pour cette catégorie réside dans la déclaration de revenus qui exclut les étudiants. « Les jeunes sont trop peu sensibilisés au LEP », constate François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. L’institution encourage donc les banques à cibler ces jeunes actifs et les étudiants éligibles en les sensibilisant aux avantages du livret d’épargne populaire.
En outre, certains détenteurs du Livret A, malgré des revenus modestes, n’ont pas encore ouvert de LEP. C’est une opportunité manquée, car le LEP offre un taux de rémunération supérieur à 6 %, alors que le Livret A n’en offre que 3 %.
