Au final, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en février a gagné 44 cents à 37,04 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Selon certains analystes, ce phénomène pourrait être dû à des ajustements de fin d’année. Le marché a en effet tellement baissé ces dernières semaines que les investisseurs pourraient se protéger de risques trop importants pris sur des paris à la baisse.
Les tensions entre Washington et Téhéran qui ont repris de plus belles cette semaine ont pu également être à l’origine du léger rebond observé ces dernières heures, alors que le marché s’inquiète du retour prochain du pétrole iranien sur le marché mondial après la levée des sanctions économiques occidentales. Jeudi, l’Iran a accusé Washington d’avoir menti en affirmant que des tirs d’essai iraniens avaient été effectués près d’un porte-avions américain dans le détroit d’Ormuz. Des responsables iraniens ont par la suite dénoncé les menaces de nouvelles sanctions américaines.
L’incendie survenu dans un hôtel de Dubaï pourrait quant à lui relancer chez certains des inquiétudes de nature géopolitique, en l’absence d’explications données dans l’immédiat sur l’origine du sinistre. « Avant que l’incendie soit circonscrit, nous n’aurons pas d’informations sur l’origine » du sinistre, a indiqué pour sa part le général Khamis Matar al-Mzeina, commandant de la police de Dubai, qui s’exprimait sur la chaîne de télévision Al-Arabiya.
La semaine dernière, une forte baisse avait entraîné les prix à des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis 2004 à Londres et 2009 à New York. Le 21 décembre, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, avait même chuté à 36,04 dollars, son niveau le plus faible depuis juillet 2004, tandis que celui du «light sweet crude» (WTI) new-yorkais tombait à 33,98 dollars, au plus bas depuis février 2009, représentant une chute d’environ 68% depuis 2014. Par la suite, le cours du pétrole avait terminé sur une note moins pessimiste en se hissant largement au-dessus de 37 dollars à Londres en fin de semaine. Un net rebond engendré notamment par la baisse inattendue des réserves américaines de brut.
Reste que selon certains analystes, le scepticisme règne quant à la capacité du marché à se maintenir à de plus hauts niveaux, étant donné l’excès d’offre dans le monde.
Le caractère pléthorique de l’offre qui plombe les cours depuis l’été 2014 a été confirmé mercredi dernier par les chiffres du ministère américain de l’Energie (DoE). Contrairement aux attentes, les stocks américains de brut, d’essence et de produits distillés ont encore augmenté aux Etats-Unis durant la semaine de Noël, la production américaine suivant la même tendance.
Les préoccupations liées la surabondance ont ainsi déprimé le marché pétrolier toute l’année, phénomène qui s’accentue depuis décembre alors que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a renoncé à réduire ses quotas et à se fixer des objectifs chiffrés.
Les experts tablent quant à eux sur une année 2016 assez morose pour les pays exportateurs, lesquels devront compter avec un prix du baril en baisse. Ils estiment toutefois qu’il faut «se méfier de tout consensus sur la question» encourageant les investisseurs «à se préparer à des fluctuations erratiques jusqu’à janvier».
Sur la semaine le prix du contrat de référence du WTI aura chuté de 2,78%, enregistrant une chute de 30,47% sur l’ensemble de l’année.
Sources : AWP, Nymex
Elisabeth Studer – 31 décembre 2015 – www.leblogfinance.com