Le programme économique du Nouveau Front Populaire pour les législatives 2024

Une semaine après avoir conclu un accord sur le programme et la répartition des circonscriptions, le Nouveau Front Populaire (NFP) a dévoilé les détails de son programme économique aujourd'hui à la Maison de la chimie à Paris. Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste, a souligné les défis économiques de la France, en mentionnant les 9 millions de pauvres malgré le statut de septième puissance économique mondiale. Il a critiqué les 200 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises sans contrepartie, dénonçant une dégradation significative des finances publiques.

L’alliance de gauche, qui inclut les Insoumis, les Socialistes, les Écologistes et les Communistes, a estimé le coût de son programme à 125 milliards d’euros pour 2024-2025, avec 25 milliards dès cette année et 100 milliards l’année prochaine. Les dépenses devraient atteindre 150 milliards d’euros d’ici 2027, financées par des mesures de “justice sociale” comme la réintroduction de l’impôt sur la fortune (ISF) et la taxation des superprofits.

Mesures immédiates pour répondre aux urgences sociales

Les leaders ont évoqué l’abrogation des réformes des retraites et de l’assurance-chômage, l’augmentation du point d’indice de 10 % pour les fonctionnaires, et une hausse du SMIC à 1 600 euros nets, soit une augmentation de 14 %. La députée écologiste Eva Sas a mentionné des aides financières pour soutenir les petites et moyennes entreprises face à cette augmentation du SMIC.

Le député Insoumis Eric Coquerel a promis une loi avant 2027 pour ramener l’âge de la retraite à 60 ans, tout en abrogeant dès l’été la réforme des retraites de 2023 instaurée par le gouvernement d’Elisabeth Borne. Le coût de ces mesures pour 2024 est estimé à 25 milliards d’euros, selon le sénateur socialiste Alexandre Ouizille.

Retour de l’impôt sur la fortune avec une composante climatique

Le NFP propose de réinstaurer immédiatement l’ISF avec une composante climatique, générant 15 milliards d’euros. La suppression de l’ISF par Emmanuel Macron au profit de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) avait pour objectif de stimuler les investissements en France, une politique vivement critiquée par la gauche. Julia Cagé, économiste, a estimé que cette restauration pourrait rapporter 12 à 13 milliards d’euros les premières années, avant d’atteindre 15 milliards.

Taxation des superprofits

Le NFP envisage également une taxe sur les superprofits, qui pourrait générer 15 milliards d’euros dès 2024 pour répondre aux urgences. D’autres mesures incluent l’augmentation du nombre de tranches d’imposition sur le revenu de cinq à quatorze, une hausse de la CSG pour les plus riches, et l’abandon de la flat tax. Un projet de loi de finance rectificative est prévu pour le 4 août, en référence à l’abolition des privilèges féodaux en 1789.

Investissements pour l’éducation, la santé et l’autonomie des jeunes

Les recettes fiscales supplémentaires de 100 milliards d’euros pour 2025 permettraient d’embaucher des enseignants pour réduire le nombre d’élèves par classe, de mettre en place un plan pluriannuel de recrutement dans le secteur médico-social, et de revaloriser les salaires. Eric Coquerel a également mentionné l’introduction d’une garantie autonomie pour compléter les revenus des jeunes sous le seuil de pauvreté.

Partage des richesses et investissements à long terme

Le NFP plaide pour des réformes structurelles visant à redistribuer les richesses du capital vers les revenus du travail pour stimuler le pouvoir d’achat. Eric Coquerel a souligné la nécessité de supprimer les niches fiscales inefficaces et injustes. Un plan de transformation profonde du pays, évalué à 150 milliards d’euros pour 2026-2027, serait lancé à la fin du quinquennat, ciblant les quartiers populaires, la ruralité, la culture, le sport et la planification écologique. Ces investissements seraient possibles grâce aux recettes récupérées des cadeaux fiscaux faits aux plus riches sous le mandat d’Emmanuel Macron. Coquerel a assuré que 92 % des Français ne verraient pas leur fiscalité changer.

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