Imaginer de nouveaux spectacles, ouvrir un nouvel hôtel, investir dans le numérique et à l’étranger (Espagne, Pays-Bas, Chine)… En résumé: réfléchir au Puy du Fou de demain. Voilà comment l’équipe du parc s’est occupée pendant ces neuf mois de fermeture, à cause de la pandémie de Covid-19. Ce jeudi 10 juin sonnait la grande journée de réouverture. Pour Nicolas de Villiers, directeur du parc depuis 2012, “une grande ferveur anime les visiteurs” et rend les équipes optimistes pour la suite.
Challenges – Comment le Puy du Fou a vécu financièrement ces mois de fermeture? Quel est votre sentiment pour la suite?
Nicolas de Villiers – La crise a eu un impact très lourd sur notre économie. Notre indépendance nous a rendus fragiles et les aides de l’Etat n’étaient pas énormes et permettaient surtout de prendre en charge le chômage partiel. En 2020, nous avons perdu 50 millions d’euros et avec la fermeture du parc en avril et mai 2021, nous sommes déjà passés à côté de 30% de la fréquentation prévue dans une année. Mais le Puy du Fou va remonter tranquillement en puissance, nous faisons partie de cette culture de la débrouillarde, toujours prêts à revenir sur le devant de la scène. Et cette première journée
Quelles sont les mesures sanitaires appliquées au parc pour éviter un cluster?
Nous suivons un protocole sanitaire très rigoureux: le masque est obligatoire dans l’ensemble du parc, nous avons mis en place plusieurs distributeurs de gel et les distances sont régulées dans les tribunes – que ce soit en intérieur ou en extérieur. Celles-ci sont d’ailleurs désinfectées après chaque spectacle. Un centre de secours avec médecins et infirmières est prêt à réagir et assure la sécurité sanitaire du parc. De plus, nous respectons les jauges imposées par le gouvernement: 5.000 personnes pour les théâtres extérieurs et 1.000 pour l’intérieur. Si nous souhaitions plus de spectateurs à l’intérieur, un pass sanitaire était obligatoire. Or, nous n’avions pas envie d’obliger nos visiteurs à se faire tester ou vacciner pour le moment. Pour la Cinéscénie – spectacle disponible avec un billet à part et ouvert à partir du 3 juillet avec la fin du couvre-feu – le pass sanitaire sera là obligatoire, pour accueillir un grand nombre d’entre eux en toute sécurité. Enfin, nous leur conseillons de réserver leur venue sur notre site Internet, même si cela n’est pas obligatoire. Les réservations nous permettent de mieux appréhender le nombre de visiteurs et de leur faire gagner du temps lors de leur arrivée. Nous estimons que sur une journée, 90% des personnes auront réservé et 10% viendront de manière spontanée. Grâce à toutes ces mesures, je ne pense pas que le Puy du Fou devienne un lieu de contamination: l’an dernier, sur un million de visiteurs, nous n’avons pas eu un seul cas de Covid-19!
Comment faites-vous pour protéger votre personnel de toute contamination?
Comme toutes les entreprises, nous n’avons pas le droit d’imposer des tests et/ou de se faire vacciner. Mais nous proposons à tous nos acteurs de pouvoir se faire tester et/ou vacciner contre le Covid-19, à notre centre de secours. Vous savez, toutes nos équipes veulent que cette reprise se passe dans de bonnes conditions et une conscience collective existe vraiment au Puy du Fou. Beaucoup de talents, notamment les premiers rôles au théâtre, ont décidé volontairement de se faire tester les matins des représentations, pour pouvoir enlever leur masque en toute tranquillité, tout en gardant évidemment les distances avec leurs collègues ou même avec le public. Le port du masque est sinon obligatoire dans les coulisses ou sur scène lorsque deux acteurs doivent avoir une présence physique rapprochée. Notre superbe équipe costume a même imaginé des masques, correspondant à tous les grains de peau, pour que ça rentre dans le décor et l’univers du Puy du Fou. Être protégé, sans gâcher le spectacle! Enfin comme avant, les costumes sont individuels et sont lavés très régulièrement.