Les récentes recherches menées par l’Insee offrent un éclairage sur le niveau de revenu nécessaire pour atteindre une satisfaction financière en France. S’appuyant sur une synthèse de cinq enquêtes réalisées entre 2010 et 2019, l’Institut national de la statistique et des études économiques a déterminé qu’un revenu annuel de 30 000 euros par personne est suffisant pour que les Français se déclarent « heureux ». Cette évaluation place la France parmi les pays où le seuil de satisfaction financière est relativement bas comparé à d’autres nations développées.
En Europe, les critères de satisfaction varient considérablement. Selon l’Insee, le seuil de bonheur est fixé à 40 000 euros en Allemagne, à 45 000 euros au Royaume-Uni, et à 60 000 euros en Australie. Les États-Unis, quant à eux, requièrent un revenu annuel de 80 000 dollars pour atteindre un niveau similaire de satisfaction. En France, le seuil identifié est équivalent à un revenu mensuel de 2 500 euros. Cependant, cette mesure de bonheur financier n’est pas uniforme à travers le territoire national.
Une distinction notable est observée entre les zones urbaines et rurales. Les habitants des petites communes, de moins de 5 000 résidents, affichent une exigence moindre pour leur satisfaction financière, avec un seuil de 26 059 euros par an. En revanche, ceux des grandes agglomérations, telles que Paris, estiment leur niveau de contentement à partir de 31 800 euros par an. Cette disparité reflète les différences de coût de la vie et d’attentes socio-économiques entre les divers types de localités.
L’étude de l’Insee examine également la corrélation entre richesse et bonheur. En moyenne, la satisfaction dans la vie des Français est évaluée à 7,3 sur 10. Les données indiquent que l’augmentation des revenus n’entraîne qu’une légère amélioration de cette note. Pour observer une progression significative de 0,5 point sur l’échelle de satisfaction, il faudrait multiplier les revenus par 12, une augmentation qui semble démesurée en comparaison de l’effet produit.
Au-delà du seuil de 30 000 euros, les bénéfices perçus d’une augmentation des revenus deviennent marginaux. L’étude suggère que, au-delà de ce niveau, les revenus additionnels n’améliorent pas substantiellement la fréquence des moments de bonheur vécus par les individus. Selon l’Insee, même pour ceux qui gagnent au-delà de 3 860 euros par mois – considéré comme un revenu élevé selon l’Observatoire des inégalités – l’impact sur la satisfaction personnelle reste négligeable.