L’Agence européenne des médicaments (EMA) a confirmé jeudi que le vaccin d’AstraZeneca contre le COVID-19 était sûr et efficace après sa suspension dans plusieurs pays, dont la France, à la suite de cas suspects d’effets indésirables, voire de décès. Les bénéfices de ce vaccin sont supérieurs aux risques, a dit Emer Cooke, directrice de l’EMA, tout en disant ne pouvoir formellement exclure un lien entre la vaccination et les 30 rares cas de formation de caillots sanguins sur lesquels l’agence a enquêté parmi 5 millions de personnes vaccinées.
Lors d’une conférence de presse, Emer Cooke a déclaré que la conclusion de ces investigations était “claire”: “les bénéfices (du vaccin) pour protéger les gens du COVID-19 et du risque associé de décès ou d’hospitalisation dépassent les risques possibles”. L’EMA va néanmoins actualiser ses recommandations à destination aussi bien du corps médical que du grand public pour y inclure une explication sur les risques potentiels associés à ce vaccin, a-t-elle ajouté. “C’est un vaccin sûr et efficace”, a insisté Emer Cooke, assurant que, si elle le pouvait, elle se ferait vacciner dès le lendemain.
Le nombre de thromboses inférieur à celui de la population générale
L’EMA a été soumise à une intense pression depuis le début de la semaine après la décision de plusieurs pays européens, emmenés par l’Allemagne, de suspendre les vaccinations avec le produit d’AstraZeneca à la suite de quelques cas de thrombo-embolie, la formation de caillots sanguins, chez des personnes ayant reçu le vaccin peu auparavant. Des pays, essentiellement du nord de l’Europe, avaient déjà suspendu l’utilisation de ce vaccin dès la semaine dernière. Présente aux côtés d’Emer Cooke, Sabine Straus, présidente du Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) de l’EMA, a déclaré pour sa part que le nombre de thromboses chez les personnes vaccinées était inférieur à celui observé dans la population générale.
Le laboratoire anglo-suédois a lui aussi indiqué n’avoir remarqué aucun risque accru de caillots sanguins après un examen portant sur plus de 17 millions de personnes vaccinées dans l’UE et en Grande-Bretagne. De nombreux gouvernements ont justifié la suspension du vaccin AstraZeneca par leur volonté de faire preuve d’une extrême prudence, alors que la confiance dans les vaccins anti-COVID est considérée comme un facteur essentiel pour sortir de plus d’un an de crise du coronavirus. De nombreux experts des questions de santé ont en revanche jugé que cette décision, politique à leurs yeux, risquait de produire l’effet inverse et de saper la confiance dans les vaccins.
En France, le gouvernement a affiché son intention de reprendre sans délai l’administration du vaccin AstraZeneca, dès sa validité confirmée par l’EMA. Le Premier ministre, Jean Castex, s’est dit prêt mardi à recevoir le vaccin AstraZeneca en cas de feu vert des autorités européennes. L’Organisation mondiale de la santé a elle aussi réaffirmé cette semaine sa confiance dans le vaccin AstraZeneca.
(Avec Reuters)