Les banques d’investissement aux États-Unis ont récemment révélé un trimestre record, soutenu par une activité de trading accrue autour des élections américaines et une relance des flux d’opérations de banque d’investissement. Les performances ont dépassé toutes les attentes, marquant un retour à une dynamique favorable pour les grandes institutions financières après une période marquée par une politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale.
À titre d’exemple, JPMorgan Chase a enregistré son meilleur quatrième trimestre avec une hausse de 21 % de ses revenus, atteignant 7 milliards de dollars. Goldman Sachs, quant à elle, a généré 13,4 milliards de dollars en revenus pour son activité boursière sur l’ensemble de l’année, un chiffre également inédit. Ces résultats font écho à une reprise significative après une période moins favorable due à la politique de hausse des taux d’intérêt de la Fed dans un contexte d’inflation élevée.
Cette dynamique positive semble se maintenir, d’autant plus que l’environnement économique semble se stabiliser, avec des prévisions qui laissent entrevoir une continuation de cette reprise dans les mois à venir. Le retrait de la Fed de sa politique monétaire restrictive et l’élection de Donald Trump ont été des facteurs déterminants pour relancer les attentes du marché, permettant ainsi à des géants financiers comme JPMorgan, Goldman Sachs et Morgan Stanley de dépasser les prévisions de rentabilité pour le trimestre écoulé.
Pourtant, le secteur financier ne semble qu’au début de sa reprise. Bien que les banques aient enregistré des résultats impressionnants, une source majeure de croissance est encore en gestation : le secteur des fusions et acquisitions (M&A), qui a été relativement calme ces dernières années en raison de l’incertitude réglementaire et des coûts d’emprunt élevés. Cependant, cette situation devrait changer selon Ted Pick, PDG de Morgan Stanley, qui observe une reprise de la confiance des entreprises dans le climat économique actuel, avec une anticipation de réductions fiscales et des processus d’approbation plus fluides pour les transactions de fusion.
Morgan Stanley, selon son dirigeant, connaît une accumulation de dossiers de fusions et acquisitions, une situation qu’il qualifie de la plus forte depuis cinq à dix ans, voire plus. Cette reprise dans l’activité de M&A pourrait transformer de manière significative le paysage des affaires, les grandes acquisitions ayant un effet multiplicateur sur l’ensemble de l’organisation en créant des opportunités supplémentaires telles que des financements massifs, des émissions d’actions et des prêts importants.
Les volumes d’opérations sur les marchés de capitaux, incluant les émissions de dette et d’actions, ont déjà montré des signes de reprise l’année dernière, avec une augmentation de 25 % par rapport aux niveaux faibles de 2023. Cependant, sans le moteur des fusions et acquisitions, l’ensemble de l’écosystème de Wall Street n’a pas encore exploité son plein potentiel de croissance.
Les grandes acquisitions, selon Pick, sont essentielles car elles sont des transactions à forte marge qui génèrent des besoins supplémentaires en termes de financement et d’activités connexes, créant ainsi une vague d’opportunités pour les autres secteurs de la banque d’investissement.
En parallèle, le marché des introductions en bourse (IPO), longtemps moribond, pourrait également connaître une reprise. David Solomon, PDG de Goldman Sachs, a déclaré que la confiance des PDG dans l’économie avait considérablement évolué, et qu’un appétit renouvelé pour les transactions était désormais visible. Les IPO, qui étaient restées en retrait en raison des incertitudes économiques, pourraient donc redynamiser les marchés financiers, contribuant à renforcer la position des banques d’investissement sur le long terme.
Alors que les opérations de fusions et acquisitions ainsi que les introductions en bourse font leur retour, les perspectives sont favorables pour les grandes banques de Wall Street, qui devraient continuer à profiter de cette relance dans les mois à venir. Les analystes prévoient déjà une hausse significative des bénéfices pour 2025, avec une reprise continue des activités de trading et une reprise des investissements dans les secteurs des fusions et acquisitions.