La Confédération des buralistes demande « l’exclusivité de la commercialisation des cigarettes électroniques jetables » ou puff, assurant « travailler sans relâche » sur le respect de l’interdiction de vente aux mineurs dans son réseau, qui est selon elle davantage « bafouée » par « les plateformes en ligne ou la grande distribution ».
« Alors que le sujet des cigarettes électroniques jetables ou puff anime les débats autour du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, la Confédération nationale des buralistes s’alarme des dérives constatées dans la commercialisation de ces produits par certains réseaux », dit-elle dans un communiqué lundi.
Avec ses saveurs enfantines, sucrées ou fruitées – « marshmallow », « ice candy », « choco noisette »… -, ses emballages aux couleurs vives évoquant des friandises et son petit prix allant de 8 à 12 euros pour 500 bouffées, la puff existe sous une vingtaine de marques et inquiète car elle cible les adolescents, alors que la cigarette électronique est interdite aux mineurs.
Le Sénat à majorité de droite a voté en faveur d’une « taxe dissuasive » sur ces cigarettes électroniques jetables « puff », mais la mesure pourrait ne pas être retenue. Une proposition de loi écologiste réclame leur interdiction.
Selon le président de la Confédération des buralistes, Philippe Coy, cité par le communiqué, « la réglementation concernant la cigarette électronique jetable est bafouée (…) par les plateformes en ligne ou la grande distribution ». Il se félicite « de voir que plusieurs parlementaires proposent de confier la distribution de ce produit à un réseau responsable comme celui des buralistes ».
Les ventes de puff – aussi commercialisées sur internet, dans des vapostores…- représentent déjà, pour certains buralistes, la moitié de l’activité générée par la cigarette électronique : cette dernière leur apporte 140 millions d’euros sur les 3,6 milliards de chiffre d’affaires brut annuel réalisés par les 23.500 bureaux de tabac du pays.
Fin 2021, le Comité national contre le tabagisme (CNCT) affirmait, après une enquête « clients mystères » avec « des mineurs de 17 ans, accompagnés d’un adulte en retrait », que six buralistes sur dix enfreignaient l’interdiction de vente de tabac aux mineurs.