Les dividendes mondiaux ont baissé de 12,2% en 2020 pour atteindre 1.255 milliards de dollars, une chute toutefois moins forte qu’attendu grâce à un quatrième trimestre salvateur, selon une étude publiée lundi.
Malgré le contexte sanitaire, les deux tiers des entreprises dans le monde ont réussi à augmenter ou maintenir leurs dividendes, indique le rapport du gestionnaire d’actifs Janus Henderson.
Une société sur huit a néanmoins complètement annulé ses dividendes et une sur cinq les a réduits.
« L’impact de la pandémie sur les dividendes a suivi la tendance d’une récession classique et son incidence a été, à l’échelle internationale, moins sévère que suite à la crise financière mondiale » de 2008, pointe l’étude.
Sur le seul quatrième trimestre, les dividendes mondiaux ont diminué (-9,4%) moins fortement que prévu, plusieurs sociétés ayant notamment rétabli intégralement ou partiellement leur versement.
D’importants écarts ont été constatés d’une région à l’autre et entre les différents secteurs d’activité.
Ainsi, en Amérique du Nord, les dividendes ont augmenté de 2,6% pour atteindre « un nouveau record » (546 milliards de dollars, soit quasiment la moitié du total mondial) en 2020, notamment parce que les sociétés ont protégé leurs dividendes en suspendant ou en réduisant, à la place, les rachats d’actions, explique l’étude.
Le géant américain des logiciels Microsoft est devenu le plus important payeur de dividendes au monde en 2020.
La Chine, Hong Kong et la Suisse ont également tiré leur épingle du jeu tandis que la moitié des réductions de dividendes dans le monde en 2020 a concerné l’Europe.
Et pour cause : à la demande des régulateurs en 2020, le secteur bancaire européen avait dû stopper un temps la distribution de dividendes. La même interdiction avait été faite au Royaume-Uni.
Ainsi, les banques ont représenté, en valeur, un tiers des réductions de dividendes à l’échelle internationale, trois fois plus que les producteurs de pétrole, le deuxième secteur le plus affecté.
A contrario, les sociétés défensives telles que celles de la distribution alimentaire, les sociétés pharmaceutiques et de produits de soin ont « bien résisté ».
La France est, avec l’Espagne, le pays qui a le plus annulé le versement de dividendes l’année dernière, principalement en raison des banques.
Pour 2021, Janus Henderson estime que les dividendes devraient reprendre « à partir du mois d’avril » et prévoit dans son scénario le plus optimiste une hausse des dividendes mondiaux allant jusqu’à 5%, à 1.320 milliards de dollars.
Son scénario le plus pessimiste envisage en revanche une baisse d’environ 2%.