Le 40e anniversaire du prince Harry a marqué une étape financière importante grâce à la réception de la dernière tranche d’un héritage considérable. Derrière les titres des journaux et les aspects dynastiques se cachent des mécanismes financiers complexes, illustrant l’importance des structures patrimoniales au sein de la famille royale britannique.
L’un des éléments essentiels du patrimoine financier de Harry repose sur un fonds en fiducie créé par sa défunte arrière-grand-mère, la Reine Mère, en 1994. Ce fonds, estimé à 19 millions de livres sterling (environ 22.5 millions d’euros), visait à assurer la sécurité financière de ses arrière-petits-enfants. De telles structures fiduciaires sont couramment utilisées par les grandes fortunes pour protéger et faire fructifier des actifs, tout en garantissant un transfert ordonné entre les générations.
Les mécanismes de fiducie permettent une gestion optimisée du patrimoine en évitant des liquidations massives lors des successions, tout en protégeant les bénéficiaires contre les fluctuations économiques et les risques de dilution des actifs. Dans le cas de Harry, il a reçu une part importante de cette fiducie, tandis que son frère William, destiné à hériter du Duché de Cornouailles, bénéficiera de revenus substantiels tout au long de sa vie en tant qu’héritier direct du trône.
Le prince William, futur roi, tire en effet l’essentiel de ses revenus du Duché de Cornouailles, un ensemble de propriétés et d’actifs dont les excédents générés annuellement s’élevaient à plus de 23 millions de livres sterling (27 millions d’euros) au cours de la dernière année fiscale. Cette structure est exemplaire d’un portefeuille de gestion d’actifs diversifiés, comprenant des biens immobiliers, des terres agricoles et des investissements, permettant de générer un rendement stable.
L’absence de tels actifs du côté du prince Harry explique en partie l’importance de ses héritages. Ces fonds personnels représentent sa principale source de richesse, d’autant plus depuis son retrait des fonctions royales officielles.
Un autre pilier du patrimoine du prince Harry provient de l’héritage de sa mère, la princesse Diana. Décédée en 1997, elle avait légué plus de 21 millions de livres sterling (25 millions d’euros) à ses deux fils. Environ 8 millions de livres (9.5 millions d’euros) furent néanmoins prélevées en droits de succession, illustrant l’importance des stratégies fiscales dans la préservation des grands héritages. Les droits de succession sont en effet une composante majeure à prendre en compte dans la gestion d’une fortune, particulièrement au Royaume-Uni, où les taux d’imposition sur les successions peuvent être considérables.
Malgré cette imposition, les 13 millions de livres (15 millions d’euros) restants ont été équitablement répartis entre William et Harry. Ils ont pu accéder à l’intégralité de ces fonds à l’âge de 30 ans, leur offrant une flexibilité financière conséquente, à la fois pour leurs dépenses personnelles et leurs investissements futurs.
Les grands héritages royaux ne sont pas uniquement composés de liquidités. La princesse Diana a également légué à ses fils des objets personnels, dont des pièces de sa garde-robe et des bijoux de grande valeur. Ces actifs tangibles, bien que plus symboliques, font partie intégrante de la gestion patrimoniale, notamment en raison de leur potentiel de valorisation sur le marché des objets de collection ou de luxe.
Après son retrait des fonctions royales en 2020, Harry s’est appuyé principalement sur ces fonds hérités pour financer sa nouvelle vie aux États-Unis avec son épouse Meghan Markle. Cette indépendance financière, rendue possible par des décennies de planification patrimoniale au sein de la famille royale, souligne l’importance pour les grandes fortunes de se prémunir contre les aléas économiques et politiques.