En ce début d’octobre, les taux de crédit proposés par les banques varient de 4% sur 20 ans à 4,44% sur 25 ans, comparés à seulement 1% au début de l’année 2022. En parallèle, les prix de l’immobilier connaissent enfin une légère baisse, avec une diminution de 4,1% pour les appartements et de 2% pour les maisons sur un an, selon le réseau Century 21. Malgré cette baisse, de nombreux emprunteurs ont vu leur capacité d’emprunt chuter de plus de 20%.
Cependant, l’attrait pour l’achat immobilier demeure pour de nombreux Français. Néanmoins, l’immobilier ne semble plus susciter autant d’enthousiasme chez les épargnants cherchant à investir. Selon un baromètre OpinionWay réalisé pour Laforêt Immobilier fin septembre, 69% des personnes interrogées estiment que la situation économique actuelle les dissuade d’investir dans la location immobilière. Seulement un peu plus de la moitié (51%) considère l’investissement locatif comme un placement financier sûr en période de crise économique.
Des charges croissantes et une fiscalité complexe font également réfléchir les investisseurs. Yves Gambart de Lignières, conseiller financier et gestionnaire de patrimoine, souligne que les taux d’emprunt élevés, la légère baisse des prix sans correction majeure, et la réglementation stricte sur la location, notamment en ce qui concerne le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), rendent les investissements locatifs difficiles. La fiscalité n’est pas non plus favorable à l’immobilier, bien que le secteur meublé soit légèrement mieux loti.
Le régime de location meublée, autrefois préféré par de nombreux propriétaires pour ses avantages fiscaux, est aujourd’hui critiqué. Un rapport du 27 septembre préconise d’harmoniser la fiscalité des revenus immobiliers autour d’un régime foncier unique, créant ainsi de l’incertitude pour les investisseurs.
La hausse des taxes foncières, aggravée par la suppression de la taxe d’habitation, pèse également sur la rentabilité de l’investissement locatif. Charly Tournayre, conseiller en ingénierie fiscale et patrimoniale, explique que la rentabilité moyenne d’un bien immobilier se situe actuellement autour de 2,5% à 3% après avoir pris en compte toutes les charges, taxes, et la fiscalité.
Pourtant, malgré ces défis, certains estiment que c’est le moment d’investir. Bastien Peyriguere, fondateur de Pépite Urbaine, une start-up spécialisée dans l’investissement locatif clé en main, conseille de considérer l’investissement locatif. Il souligne que, malgré la hausse des taux de crédit, attendre signifie perdre du temps pour capitaliser.
Manuel Ravier, co-fondateur du groupe Investissement-locatif.com, voit cette période comme une opportunité. Il conseille aux investisseurs de ne pas se focaliser uniquement sur les taux de crédit, car ces derniers peuvent être renégociés ultérieurement. Selon lui, les vendeurs sont en train de perdre leur pouvoir face aux acheteurs, ce qui peut créer des opportunités, surtout pour ceux qui sont finançables ou ont les liquidités nécessaires.
Il encourage les investisseurs à chercher des biens immobiliers à des prix avantageux dès maintenant plutôt que d’attendre une hypothétique baisse des taux, soulignant que la patience peut coûter cher en termes de capitalisation.
Les enchères sont le seul investissement immobilier rentable, ou le viager, à condition d’être patient.