Le marché de l’or est en pleine effervescence. Le métal précieux, en proie à une demande croissante, a atteint un nouveau record mardi dernier, s’établissant à 2 452,30 dollars l’once (2 669 euros). La déclaration récente de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, annonçant une baisse imminente des taux d’intérêt, a stimulé un cours déjà élevé. L’or, dépourvu de rendement intrinsèque, réagit fortement aux fluctuations des taux d’intérêt : plus ces derniers sont élevés, moins il est attractif de détenir de l’or. Cependant, cette annonce n’explique qu’une partie de la hausse, de nombreux autres facteurs influent sur le prix depuis des mois.
Les banques centrales jouent un rôle clé dans cette montée en flèche. Des pays comme la Russie, la Chine et les États du Golfe achètent massivement de l’or, non seulement pour renforcer leur puissance économique mais aussi pour diminuer leur dépendance vis-à-vis du dollar américain. Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’épargne, souligne que cette stratégie reflète un besoin de sécurité et de souveraineté économique accrue.
Outre l’intérêt des banques centrales, la demande institutionnelle contribue également à l’ascension du prix de l’or. Les investisseurs institutionnels cherchent à diversifier leurs portefeuilles face à une conjoncture géopolitique incertaine. François de Lassus, consultant pour Or en cash, un réseau de boutiques spécialisées, explique que l’or physique est perçu comme un refuge ultime, car il ne peut pas subir de faillite.
La demande des particuliers, particulièrement en Chine, accentue encore cette dynamique haussière. Face aux défis du système bancaire chinois et à la performance décevante des marchés immobiliers et boursiers, les épargnants se tournent vers l’or comme alternative sécuritaire. Philippe Crevel ajoute que la chute de l’immobilier en Chine et la faiblesse de la Bourse poussent les particuliers à se réfugier dans l’or, renforçant ainsi la pression sur les prix.
