Les 27 pays de l’UE ne sont pas d’accord sur leur plan d’action pour maîtriser la flambée des prix de l’énergie et protéger les consommateurs contre des factures trop élevées, alors que l’Europe s’apprête à passer un hiver marqué par la pénurie du gaz russe et par la menace d’une récession.
La plupart d’entre eux souhaitent un plafonnement du prix du gaz, qui est près de 90% plus élevé qu’il y a un an, mais ne sont pas d’accord sur les modalités de son application. Certains pays, dont l’Allemagne, premier marché gazier d’Europe, y sont toujours opposés.
La Commission européenne doit proposer mardi des mesures pour faire face à la crise, avant la réunion des dirigeants de l’UE.
Plusieurs pays favorables au plafonnement du gaz redoutent que la Commission ne présente pas les options qu’ils ont proposées, a déclaré un diplomate de l’UE.
“L’impatience grandit avec les Etats membres”, ont déclaré ces pays. “Alors on a changé de braquet et on a mis tout ce qui flottait (..) sur la table. C’est une manière de faire pression sur la Commission pour qu’elle fasse des propositions les plus concrètes possibles”, ont-ils ajouté.
Selon le précédent projet de conclusions, les dirigeants de l’UE étaient parvenus à un accord pour “étudier un corridor de prix dynamique temporaire” sur le gaz naturel jusqu’à ce qu’une autre référence de prix du gaz de l’UE soit mise en place.
La Belgique, la Grèce, l’Italie et la Pologne sont favorables à un “corridor de prix” qui s’appliquerait aux transactions de gros, ce qui implique une fourchette de prix dont le montant médian serait inférieur au prix du marché.
Le projet indique que les dirigeants “exploreront également un cadre temporaire de l’UE pour plafonner le prix du gaz dans la production d’électricité à un niveau qui contribue à faire baisser les prix de l’électricité sans (..) entraîner une augmentation globale de la consommation de gaz”.
Selon les diplomates le “modèle ibérique”, mis en place par l’Espagne et le Portugal en juin et qui consiste à plafonner le prix du gaz utilisé pour la production d’électricité, pourrait faire consensus. Certains Etats membres redoutent cependant que cela entraîne une augmentation de la demande de gaz de l’UE.
L’examen de plusieurs options dans le projet de conclusions du sommet ne signifie pas que l’une d’elles ou la totalité d’entre elles seront forcément adoptées, prévient le diplomate.
L’idée est de s’assurer qu’aucune solution n’est écartée avant la rencontre des dirigeants, ajoute-t-il.
Les ambassadeurs de l’UE se réuniront lundi soir en session extraordinaire à Luxembourg pour débattre du sujet, a-t-il précisé.