EDF a vu son bénéfice net fondre l’an dernier mais son activité opérationnelle a progressé conformément à ses attentes grâce au rebond de la production nucléaire et hydraulique en France. L’électricien a annoncé vendredi un bénéfice net 2018 en chute de 62,9% à 1,2 milliard d’euros, en raison d’une base de comparaison défavorable après un gain exceptionnel en 2017 et d’une charge comptable.
L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a cependant progressé de 11% à 15,265 milliards, dans le haut de la fourchette des attentes de l’entreprise (14,8 à 15,3 milliards). EDF fait aussi un peu mieux que ce qu’attendaient les analystes, qui tablaient sur 15,198 milliards, selon un consensus établi par FactSet. “Nous avions annoncé un rebond, nous avons réalisé ce rebond”, a déclaré à des journalistes le PDG Jean-Bernard Lévy, dont l’Elysée a annoncé la veille la reconduction pour un nouveau mandat.
Progression de 3,7% sur le plan opérationnel
Sur le plan opérationnel, l’année dernière a ainsi été marquée par une progression de 3,7% de la production nucléaire française à 393,2 térawattheures (TWh), après une année 2017 marquée par des arrêts de réacteurs notamment pour des questions de sûreté. La production hydraulique a pour sa part bondi de 25,4% à 46,5 TWh grâce à de très bons niveaux de pluie et de neige.
C’est “le meilleur niveau depuis 15 ans”, a souligné Jean-Bernard Lévy. Pour 2019, EDF table sur un Ebitda en progression, dans une fourchette de 15,3 à 16 milliards d’euros, et fait l’hypothèse d’une production nucléaire française en légère hausse à 395 TWh.
Propositions d’ici la fin de l’année sur une réorganisation
Par ailleurs, Jean-Bernard Lévy, a indiqué vendredi qu’il allait proposer d’ici à la fin de l’année une éventuelle réorganisation du groupe, à la demande de l’Etat. “Pour optimiser nos investissements au bénéfice de la transition énergétique, le gouvernement me demande d’ici à la fin de l’année 2019 de formuler des propositions”, a-t-il déclaré. En novembre, l’Etat avait demandé à la direction d’EDF une réflexion sur de possibles “évolutions du groupe”, notamment pour garantir ses revenus dans le nucléaire. Aujourd’hui actionnaire à 83,66%, l’Etat envisage aussi une montée au capital.
“Il s’agit de regarder, d’étudier si dans le cadre d’un groupe intégré (…) nous pouvons organiser nos actifs de telle sorte que nous optimisions nos investissements en fonction de la nature de ces actifs”, a expliqué Jean-Bernard Lévy, dont l’Elysée a annoncé jeudi la reconduction. “Certains actifs de production sont des actifs de souveraineté, sont des actifs qui s’inscrivent dans la très longue durée: quasiment un siècle entre la gestation d’un projet et le démantèlement des installations nucléaires, pour donner un exemple”, a-t-il souligné. D’autres actifs sont “d’une toute autre nature d’investissement”, a-t-il poursuivi en citant notamment les renouvelables, les services d’efficacité énergétique ou les réseaux.
(Avec AFP)