Un regain de tension sur l’approvisionnement mondial propulse les cours de l’Arabica à des sommets inédits depuis 1977. Les contrats à terme cotés à l’Intercontinental Exchange (ICE) ont grimpé de 2,8 % pour atteindre 3,175 $ la livre, frôlant ainsi le record absolu de 3,356 $ établi en décembre 1977. Sur l’ensemble de l’année, le marché affiche une progression de près de 69 %, témoignant d’une pression acheteuse inédite. Cette flambée s’accompagne d’un repli simultané des stocks et d’un pic des cours du Robusta, soulignant l’ampleur de l’ajustement en cours.
Les contrats Arabica de référence ont bondi de 2,8 % à 3,175 $ la livre, signant le plus haut niveau depuis 1977. Ce mouvement haussier porte la hausse cumulé e de l’année à 69 %, un gain alimenté par un sentiment de rareté croissant sur les marchés. En parallèle, les contrats Robusta ont progressé de 2,4 % pour atteindre 5 299 $ la tonne, renforçant la tendance générale de reprise des cours du café.
Facteurs à l’origine de la tension de l’offre
Les principales inquiétudes portent sur le Brésil, qui représente près de 40 % de la production mondiale d’Arabica. Une sécheresse prolongée et des températures record ont affecté la phase de floraison, suscitant des craintes de faibles rendements lors de la récolte 2025/26. Des pluies tardives ont favorisé une reprise partielle de la floraison, mais ING relève un risque majeur : la nouaison pourrait ne pas être assurée, entraînant des volumes récoltés inférieurs aux prévisions.
Par ailleurs, le volume des exportations brésiliennes a atteint en octobre 2024 un niveau mensuel record de 4,9 millions de sacs, en hausse de 11,6 % sur un an, réduisant d’autant les disponibilités locales. Cette dynamique a pesé sur les stocks, qui se situent à des niveaux historiquement bas, selon un point Reuters.
Le Robusta, moins sensible aux caprices climatiques qu’un Arabica de qualité supérieure, n’échappe pas à la spirale haussière. Les contrats ICE Robusta ont atteint 5 299 $ la tonne, reflétant une demande intacte et une offre également mise sous pression par des conditions défavorables au Vietnam, autre grand producteur. Les opérateurs financiers multiplient les achats de couverture pour se protéger contre des fluctuations exacerbées.
Prévisions des acteurs financiers
Face à cette volatilité, Citigroup a relevé sa prévision de cours Arabica pour 2025 à 2,80 $ la livre, contre 2,38 $ auparavant, et anticipe une stabilisation à 2,65 $ en 2026. Ce scénario repose sur une reprise partielle de la production hors Brésil et sur un ajustement des superficies plantées, motivé par les niveaux de prix élevés.
De son côté, Trading Economics table sur un prix moyen de 3,29 $ la livre d’ici la fin du premier trimestre 2025, sous l’effet combiné de la persistance des déficits et de la demande mondiale robuste.
Ce mouvement haussier historique interroge les acteurs de la filière sur la capacité des pays producteurs à répondre à une demande croissante dans un contexte climatique incertain.