par Wilfrid Exbrayat
PARIS, 11 septembre (Reuters) – Wall Street a terminé en hausse mercredi, stimulée par un geste d’apaisement de la Chine dans le conflit commercial qui l’oppose aux Etats-Unis.
La Chine a annoncé mercredi que 16 catégories de produits américains seraient exemptées des nouveaux droits de douane qu’elle s’apprête à appliquer en représailles aux barrières américaines, à quelques jours d’une réunion entre négociateurs des deux pays.
Cette main tendue laisse toutefois certains analystes sceptiques quant à son efficacité pour résoudre le différend commercial entre les deux pays.
Dans les faits, les biens exemptés sont de première nécessité, ce qui veut dire que la décision de Pékin vise plus à soutenir l’économie chinoise qu’à faire un geste de bonne volonté à l’adresse des Etats-Unis, a dit Ed Egilinsky (Direxion).
Mais Wall Street a décidé néanmoins de marquer le coup et l’indice Dow Jones a gagné 227,61 points, soit 0,85%, à 27.137,04 points.
Le S&P-500, plus large, a pris 21,54 points (0,72%) à 3.000,93 points.
Le Nasdaq Composite a gagné 85,52 points (1,06%) à 8.169,68 points.
Les investisseurs semblent de fait s’être un peu plus engagés sur le marché avant même les réunions de politique monétaire des banques centrales, la Banque centrale européenne (BCE) demain jeudi et la Réserve fédérale la semaine prochaine, dont ils attendent des manifestations de détente monétaire.
Prenant à nouveau la Fed pour cible, le président Donald Trump lui a réclamé ce mercredi des taux d’intérêt négatifs.
Le volume a été de 7,59 milliards de titres échangés contre 6,85 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.
VALEURS
Apple (+3,2%, deuxième hausse du Dow Jones) a mené la charge, après avoir annoncé mardi qu’il lancerait son service de télévision à la demande le 1er novembre avec un abonnement à 4,99 dollars par mois, moins cher que Walt Disney et Netflix.
Les gains d’Apple ont permis à ce dernier de dépasser à nouveau les 1.000 milliards de dollars de capitalisation et de doper l’indice des high tech qui a gagné 1,01%, plus forte hausse sectorielle du jour à égalité avec l’indice des valeurs de la santé.
Dix des 11 grandes indices sectoriels S&P ont fini dans le vert, seul celui de l’immobilier a accusé une perte, de 0,32%.
L’indice des semiconducteurs de Philadelphie affiche lui un gain de 1,24%.
Les bonnes nouvelles commerciales ont aussi stimulé la valeur industrielle Boeing (+3,4%), plus forte hausse de l’indice Dow Jones. Boeing est le premier exportateur américain en valeur.
A l’inverse Baker Hughes a perdu 7,8%, la société-mère General Electric envisageant de vendre une participation majoritaire dans le parapétrolier.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les prix à la production ont augmenté aux Etats-Unis en août, contrairement aux attentes et les prix hors éléments volatils ont rebondi, ce qui ne devrait pas pour autant remettre en cause le scénario d’une nouvelle baisse de taux de la Réserve fédérale la semaine prochaine.
L’indice des prix à la production a augmenté de 0,1% d’un mois sur l’autre le mois dernier après une hausse de 0,2% en juillet, a annoncé mercredi le département du Travail.
LA SÉANCE EN EUROPE
Les Bourses européennes ont fini en hausse mercredi, soutenues par des signes d’ouverture dans les négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) qui devrait déboucher sur des mesures pour lutter contre le ralentissement de la croissance.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,44% à 5.618,06 points. Le Footsie britannique a pris 0,96% et le Dax allemand 0,74%.
L’indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,51%, le FTSEurofirst 300 de 0,76% et le Stoxx 600 de 0,85%.
TAUX
Les rendements ont progressé pour le troisième jour d’affilée, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, dans l’attente de la réunion de la BCE demain avec des avis très partagés sur l’étendue des mesures qu’elle pourrait annoncer.
Selon deux sources proches du dossier, la BCE reverrait à la baisse certaines de ses prévisions de croissance lors de sa réunion de jeudi et ses nouvelles projections ne préfigureraient qu’une légère accélération de l’inflation globale comme de l’inflation sous-jacente pour les années à venir.
Le rendement du 10 ans gagnait 4,2 points de base à 1,7437%, tandis que le 30 ans prenait le même gain à 2,2234% et que le deux ans avançait de 1,6 point de base à 1,6803%.
CHANGES
L’euro a inscrit un plus bas d’une semaine face au billet vert, à la veille de la réunion de la BCE.
“Le semble fait de penser détente explique sans doute que l’euro reste sur la défensive pour le moment”, dit Shaun Osborne (Scotiabank). Toutefois, “nous ne sommes pas tout à fait en phase avec les anticipations d’une forte détente (..) Nous pensons qu’un rebond est possible pour l’euro après la réunion monétaire de demain”.
L’euro perdait 0,31% à 1,1009 dollar.
Le dollar gagnait lui 0,30% face à un panier de devises de référence.
PETROLE
Les cours du pétrole ont terminé en forte baisse sur le Nymex, à la suite d’informations voulant que le président américain Donald Trump envisage d’assouplir les sanctions contre l’Iran, ce qui serait susceptible de libérer des exportations de brut sur le marché en un moment où l’évolution de la demande mondiale suscite bien des préoccupations.
A SUIVRE JEUDI 12 SEPTEMBRE :
Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, décision sur les taux à 13h45, conférence de presse à 14h30.
(Uday Sampath Kumar, Stephen Culp, Karen Brettell, Gertrude Chavez-Dreyfuss, Devika Krishna Kumar Wilfrid Exbrayat pour le service français)