Montagne: le marché de la raquette à neige s'envole

Avec la fermeture des remontées mécaniques, la raquette tient sa revanche face à la toute puissance du ski alpin qui déchante. Ce loisir cumule en effet beaucoup d’avantages : accessible à tous (la paire est vendue 150 euros en moyenne), facile d’utilisation… “La perspective d’un nouveau confinement donne envie de profiter de cette liberté procurée par ce loisir dans une nature préservée” , témoigne ainsi Heidi Joffroy, journaliste à Vosges Matin.

Avant les vacances de février, les ateliers de TSL Outdoor basés à Annecy ont en effet accéléré la cadence. Depuis le mois de décembre, le leader mondial de la raquette a vu ses commandes augmenter de 150%. “Habituellement, nous produisons 1.500 paires par jour”, indique Jean-Marie Lathuille, responsable marketing de la marque. A présent, “3.000 paires sortent quotidiennement de nos ateliers qui sont passés en trois-huit en terme de production”. Avec ses 50 salariés, TSL a même doublé ses effectifs pour répondre à une telle explosion des commandes.

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Aujourd’hui leader, TSL, fondé en 1981, a bouleversé le marché européen de la raquette à neige, en se démarquant des modèles classiques, notamment américains, en misant sur le plastique et en sophistiquant les systèmes de fixation. Trente

ans plus tard, la marque est présente dans 33 pays, et distribuée dans 4.000 points de vente, dont 2.000 en France. TSL Outdoor réalise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 50 % à l’export. Avec 200.000 paires écoulées cette saison contre 150.000 l’an passé, l’entreprise anticipe 12 millions en 2021. L’entreprise compte bien profité de l’expansion du marché de la raquette à neige, qui date d’une dizaine d’années, souligne Jean-Marie Lathuille qui estime par ailleurs à 4 millions le nombre de pratiquants de raquette à neige par an. “C’est un vrai marché”, souligne-t-il. 

Production de raquettes dans les ateliers de TSL Outdoor, à Annecy. L\'entreprise a doublé ses effectifs pour répondre à des commandes en plein boom.

Production de raquettes dans les ateliers de TSL Outdoor, à Annecy. L’entreprise a doublé ses effectifs pour répondre à des commandes en plein boom.

(R. Vivion/Radio France/MaxPPP)

Marché de niche

Sur ce marché en plein boom, d’autres acteurs vivent eux aussi au rythme de la raquette à neige. Comme Evvo Snow, implanté en Auvergne-Rhône-Alpes. La PME n’a pas hésité à intensifier sa chaîne de production pour approvisionner à temps ses 180 points de vente avant la saison des vacances de février, qui représentent 30 % de son volume d’activité. “Nous n’avons jamais produit aussi rapidement”, se félicite son responsable innovation Olivier Reboullet.

Historiquement, cette entreprise fabriquait des pièces en plastique et des cartes électroniques. Elle s’est aventurée en 2017 sur le terrain de la raquette à neige. “Nous nous sommes réorientés sur ce marché en pleine croissance, avec une très faible concurrence”, souligne Olivier Reboullet. Actuellement, l’entreprise qui a misé sur la liberté de mouvement et l’ergonomie dans ses modèles, est en “phase de croissance”. Par rapport à l’année 2019, sur le modèle de la raquette à neige adulte, Evvo Snow a multiplié ses ventes par trois. Pour le modèle enfant, les ventes ont même été multipliées par quatre. Aujourd’hui, le marché de la raquette compte plus de 25 fabricants au niveau mondial. Et Evvo Snow est sur le point d’avoir réussi son pari. Au 10 décembre dernier, la PME qui compte 130 salariés avait épuisé tout son stock de raquettes en seulement dix jours.

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Aussi spectaculaire soit-il, l’envol de la raquette connaît tout de même ses limites. Ce marché de niche compensera difficilement les pertes observées dans le secteur du ski alpin et du snowboard qui représente 85 % du marché des équipements de sports d’hiver. Pour Damien Grange, le directeur de la station familiale Aillons-Margériaz, “le poumon économique de la montagne demeure le ski alpin”.

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