Négociations entre industriels et grandes surfaces: vers une hausse des prix d’environ 10%

Les prix payés par les distributeurs aux agro-industriels devraient augmenter d’environ 10% à l’issue des négociations commerciales qui doivent se terminer mercredi, a affirmé mardi le directeur général de la Fédération du commerce et de la distribution Jacques Creyssel.

« On devrait être avec les grandes marques aux environ de 10% de hausse à partir de début mars », a déclaré Jacques Creyssel sur Franceinfo, expliquant que les négociations « sont terminées pour les PME, pour toutes les marques qui sont très largement françaises ».

Le représentant de la distribution a néanmoins indiqué que « les grandes marques (…) cherchent à imposer un bras de fer avec des propositions totalement injustifiées de hausses de 15-16% ».

Des hausses « impossibles à accepter dans une période aussi difficile en termes de pouvoir d’achat », selon le représentant de la distribution qui a appelé ces marques à « participer aux efforts collectifs », citant Nestlé, Coca, Unilever et Procter&Gamble.

« Les enseignes vont naturellement devoir répercuter ces hausses », a estimé M. Creyssel, assurant cependant qu' »elles vont le faire de manière responsable en essayant de limiter au maximum les augmentations pour les consommateurs ».

Négociations « extrêmement tendues »

Les négociations sont « extrêmement tendues », a estimé pour sa part sur Radio Classique le porte parole de Lactalis, Christophe Piednoël, qui a « signé avec deux des grands réseaux de distribution sur cinq ».

Le géant du lait demande une augmentation entre 9% et 15%, le « point de départ » qui « sert d’abord à rémunérer le prix du lait » payé aux agriculteurs et « correspond à l’augmentation de nos charges », selon M. Piednoël.

« Chacun doit faire des efforts dans une négociation, certains distributeurs l’ont fait, d’autres semblent moins prêts à le faire », a-t-il ajouté, sans nommer de distributeurs.

Hausses « délirantes »

Face à l’inflation, Emmanuel Macron a appelé lundi les grandes surfaces à « participer à l’effort ».

De leur côté, les grandes surfaces dénoncent l’absence de transparence et des demandes de hausses exagérées, le patron de Carrefour Alexandre Bompard qualifiant même certaines de « délirantes ».

Entrées dans leur dernière ligne droite, les négociations (qui concernent les produits vendus sous marques dites « nationales », comme Danone ou Fleury Michon) devraient encore une fois durer jusqu’à la dernière minute (fixée à minuit, mercredi soir).