Certes, Nissan a relevé jeudi sa prévision de bénéfice pour l’exercice qui s’achèvera fin mars 2018. Comme quoi les réformes promues par Donald Trump ne bénéficieront pas uniquement aux grands groupes US. C’est en effet grâce au gain exceptionnel lié aux nouvelles mesures promulguées aux Etats-Unis – en faveur d’une réduction de la fiscalité des entreprises – que le constructeur japonais a pu enregistrer une telle performance. Mais ceci ne pourrait représenter au final l’arbre qui cache la forêt des problèmes rencontrés par Nissan durant l’année 2017. Laquelle aura été grandement impactée par les remous du scandale des certifications au Japon et une concurrence accrue aux Etats-Unis, l’obligeant à baisses ses prix.
Nissan prévoit désormais un bénéfice net annuel de 705 milliards de yens (5,25 milliards d’euros), contre 535 milliards de yens pour la période mars 2016-mars 2017. Durant la période d’octobre à décembre 2017, le bénéfice net de Nissan a plus que doublé, à 301,6 milliards de yens contre 131,7 milliards de yens pour la période équivalente de 2016.
Un gain fiscal qui cache la forêt d’un bénéfice opérationnel en repli
Le constructeur pourra remercier Donald Trump puisque sans ce gain de 207,7 milliards de yens généré par la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés outre-Atlantique, le bénéfice annuel serait en repli. Le bénéfice opérationnel a ainsi chuté durant le dernier trimestre de l’année 2017 à 82,4 milliards de yens, contre 163,5 milliards de yens un an plus tôt. Le groupe s’est en effet vu contraint de réduire le prix de vente de ses véhicules aux Etats-Unis après avoir surestimé la demande sur le marché américain, réduisant de facto son chiffre d’affaires et donc son bénéfice.
Son activité a également souffert au troisième trimestre du scandale de certifications révélé en 2017. Tant et si bien que le constructeur, allié de Renault, a dû se résoudre à abaisser une nouvelle fois sa prévision de bénéfice opérationnel. Ce dernier est désormais attendu à 565 milliards de yens (4,2 milliards d’euros), au lieu de 645 milliards. Ce qui correspond à un recul de 24 % sur un an !
“La compagnie fait face à de nombreux défis : le scandale d’inspections de véhicules, une dégradation du marché aux Etats-Unis et la hausse des cours des matières premières”, a ainsi résumé le vice-président de Nissan Joji Tagawa lors d’une conférence de presse.
Confiant, le dirigeant table sur une amélioration de la performance du groupe au quatrième trimestre. Histoire de rassurer les actionnaires, il a tenu à souligner que “les clients étaient de retour” au Japon, alors que le scandale des certifications avait entraîné leur désaffection. “Nous espérons une normalisation d’ici la fin de l’exercice” en mars 2018, a-t-il ajouté.
Sources : Nissan, Dow Jones Newswires
Crédit Illustration : Nissan
Elisabeth Studer, le 9 février 2018, www.leblogfinance.com