Goldman Sachs se retrouve face à une perte significative de 900 millions de dollars suite à la déconfiture de Northvolt, le fabricant suédois de batteries électriques. Les fonds de private equity gérés par la banque américaine, détenant une participation de 19 % dans l’entreprise, sont fortement impactés après que Northvolt s’est placée sous la protection du « chapitre 11 » de la loi américaine sur les faillites.
Les fonds de private equity de Goldman Sachs, devenus le deuxième principal actionnaire de Northvolt, envisagent de déprécier leur investissement total de 896 millions de dollars d’ici la fin de l’année. Cette information a été révélée par le « Financial Times », qui a eu accès à des correspondances internes destinées aux investisseurs.
Goldman Sachs tente de minimiser l’impact de cette perte en soulignant la nature diversifiée de ses investissements. “Bien que cette issue soit décevante pour tous les investisseurs impliqués, il est important de noter qu’il s’agissait d’un investissement minoritaire au sein de portefeuilles extrêmement diversifiés”, a déclaré la banque. La stratégie de Goldman Sachs repose sur des limites de concentration afin de mitiger les risques, réduisant ainsi l’impact potentiel sur ses investisseurs.
À la fin du premier trimestre, les gestionnaires de fonds étaient encore optimistes quant à l’avenir de Northvolt. Ils estimaient que leur investissement valait déjà 4,29 fois la mise initiale et prévoyaient une augmentation continue de cette valorisation dans les six mois à venir. Cette évaluation positive a rapidement été démentie par les événements récents, entraînant une réévaluation drastique.
Goldman Sachs a commencé à investir dans Northvolt en 2019, en co-dirigeant une levée de fonds de 1 milliard de dollars aux côtés du constructeur automobile allemand Volkswagen. Conseillée par BNP Paribas, Northvolt a vu Goldman Sachs participer à plusieurs autres tours de financement, consolidant ainsi sa position d’actionnaire significatif avec 19 % du capital.
Dans une lettre adressée à ses investisseurs, Goldman Sachs a détaillé les efforts déployés pour soutenir Northvolt. La banque a collaboré avec les clients, les créanciers et les actionnaires de Northvolt afin de trouver des financements de court terme pour aider l’entreprise à surmonter ses difficultés. Malgré ces efforts, aucune solution viable n’a pu être trouvée, entraînant la situation actuelle.
Northvolt, autrefois considérée comme la start-up la mieux financée d’Europe avec un total de 15 milliards de dollars levés, a rencontré des difficultés majeures ces derniers mois. La baisse de la demande en moteurs électriques, la perte d’un client clé et des problèmes de financement ont conduit à cette crise. Actuellement, Northvolt ne dispose plus que de 30 millions de dollars de liquidités, face à une dette colossale de 5,8 milliards de dollars. Ces difficultés ont conduit à la démission de son directeur général et cofondateur, Peter Carlsson, vendredi dernier.
