Les ponts sont plus que jamais coupés entre le Tchad et Glencore. Selon nos informations, les négociations sur la restructuration d’une dette de 1,4 milliard de dollars contractée par le Tchad auprès du géant du négoce Glencore, associé à plusieurs banques internationales, ont de nouveau échoué ce mercredi 20 décembre à Paris. En marge du sommet de Paris sur le G5 Sahel, le 13 décembre, le Tchad, a présenté une nouvelle offre, pré-validée par le FMI, mentionnant un étalement des échéances de remboursement allant jusqu’à douze ans et préconisant un taux d’intérêt 5% supérieur à celui du Libor.
Une proposition rejetée mardi après-midi à Paris par Glencore et le pool de banques composé de Natixis, Société Générale, Citigroup, ING et Deutsche Bank. Ces derniers ont alors formulé une contre-proposition, recalée par le Tchad, qui tablait sur un taux d’intérêt 7,5% supérieur à celui du Libor, auquel était assortie une commission d’engagement (représentant 0,75% du principal de la dette). Les négociations qui ont ensuite repris mercredi n’ont rien donné. “Nous sommes dans l’impasse totale, indique une source proche des négociations. Glencore est inflexible et propose des conditions de remboursement que le FMI lui-même juge irréaliste”.
Depuis plusieurs semaines les deux parties tentent, sans succès, de parvenir à un accord concernant ce prêt d’1,4 milliard de dollars consenti par Glencore et ses créanciers au Tchad en 2014. La restructuration de cet emprunt, gagé par le pétrole produit par le Tchad, est jugée inévitable par N’Djaména qui affecte la majeure partie de ses revenus pétroliers au remboursement des emprunts contractés auprès de Glencore. Une situation intenable pour un pays dont l’économie souffre terriblement de l’effondrement du prix du baril du pétrole. Des difficultés qui ont conduit le FMI a approuvé en juin un accord triennal 312 millions de dollars en faveur du Tchad. Mais après un premier décaissement de 48 millions de dollars, l’institution de Washington attend que la dette tchadienne envers Glencore soit restructurée pour donner le feu vert à une deuxième tranche de prêt. Au vu des derniers événements, cela ne devrait pas être pour tout de suite.