La situation sur le front de l’épidémie de Covid-19 est “tendue et inquiétante”, même si elle est très hétérogène d’une région à l’autre, a déclaré jeudi 11 mars le ministre de la Santé Olivier Véran dans son point hebdomadaire sur l’épidémie. Le seuil des 4.000 malades du Covid-19 en réanimation a été de nouveau dépassé, une première depuis fin 2020, et “nous ne savons pas quand aura lieu le pic épidémique”, a indiqué le ministre, ajoutant que le gouvernement prendrait “toutes les mesures qui s’imposent” si l’épidémie de coronavirus “se poursuit à ce niveau et à ce rythme”. Cependant, la situation diffère fortement d’une région et d’un département à l’autre, trois régions continuant de concentrer les inquiétudes: les Hauts-de-France, Ile de France et PACA et, pour le moment, il ne semble toujours pas question de reconfiner nationalement.
“La pression hospitalière va continuer à monter”, a cependant déclaré le ministre, qui a assuré que face à cela, le gouvernement mobilisait au maximum le système de santé. Les autorités sanitaires françaises se préparent ainsi à transférer “des dizaines, voire des centaines” de patients atteints de Covid-19 d’Ile-de-France vers d’autres régions, en raison de la situation particulièrement tendue dans les hôpitaux franciliens. “Nous préparons des transferts importants de patients vers les autres régions, qui pourraient avoir lieu dès cette fin de semaine: on parle là de dizaines, voire de centaines de patients qui pourraient être évacués de l’Ile-de-France vers d’autres hôpitaux du territoire national”.
Pas de suspension du vaccin Astra-Zeneca
Alors que le Danemark, la Norvège et l’Islande, ainsi que l’Italie pour certains lots, ont suspendu l’injection du vaccin Astra Zeneca contre le Covid-19 par précaution, pour enquêter sur quelques rares cas graves de formation de caillots sanguins chez des vaccinés, Olivier Véran a déclaré qu’il n’y avait pas lieu, à l’heure actuelle, de suspendre en France l’utilisation de ce vaccin.
Il a souligné que, sur 5 millions d’Européens ayant reçu ce vaccin, “30 personnes ont présenté des troubles de la coagulation”, donc jugé que “le bénéfice du vaccin reste supérieur au risque,” dans la ligne de la position de l’Agence européenne des médicaments (EMA) qui a indiqué jeudi que les pays européens peuvent continuer à utiliser ce vaccin. Le comité de sécurité de l’EMA juge que “les avantages du vaccin continuent de l’emporter sur ses risques” et donc que le vaccin peut continuer à être administré pendant que l’enquête sur les cas de thromboembolies est en cours. “Les informations disponibles à ce jour indiquent que le nombre de thromboembolies chez les personnes vaccinées n’est pas supérieur à celui observé sur l’ensemble de la population”, a affirmé l’EMA.