La Bourse de Paris clôture en nette hausse, portée par la forme étincelante du secteur du luxe avec les espoirs d’un assouplissement de la politique zéro Covid en Chine.
Les gains engrangés sur la séance (+1,04%) permettent ainsi au CAC 40 de revenir sur les 6.700 points mercredi soir. Sur le mois, l’indice est gagnant de 7,5%
La Bourse de Paris transforme son rebond. Rassurée par un ralentissement de l’inflation sur le Vieux continent, la place parisienne a accéléré la cadence à la faveur d’un rebond du secteur du luxe.
Le CAC 40 clôture en hausse de 1,04% après avoir affiché des gains modestes mardi soir (+0,08%). L’indice vedette parisien termine ainsi ce mois de novembre en hausse de 7,5% après avoir engrangé de copieux gains en octobre (+8,75%).
Les opérateurs ont eu à boire et à manger avec plusieurs indicateurs à décortiquer de part et d’autre de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, une série d’indicateurs économiques était au programme du jour. Annoncée peu avant l’ouverture de Wall Street, la croissance du PIB des États-Unis au troisième trimestre a été plus forte qu’initialement estimé, à 2,9% en rythme annualisé, en raison de dépenses de consommation plus élevées qu’anticipé.
Puis, les investisseurs ont pris connaissance du rapport sur l’emploi du cabinet ADP, prélude aux chiffres officiels qui seront dévoilés vendredi. Il révèle une nette baisse du nombre de créations de postes dans le secteur privé en novembre, à 127.000 emplois bien moins que les 200.000 attendus par le marché et les 239.000 du mois d’octobre. Il s’agit du plus fort ralentissement depuis près de deux ans, laissant suggérer que la politique restrictive de la Fed pour combattre l’inflation porte ses fruits.
Surtout, les opérateurs de marché attendent l’intervention du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, qui doit s’exprimer à 19h30 à la Brookings Institution. Le titre de son discours couvre des domaines très larges: “perspectives économiques, inflation et le marché du travail”….
Un peu plus tôt dans la journée, les investisseurs prenaient acte d’une bonne nouvelle sur le front de l’inflation en zone euro. Elle a en effet reculé pour la première fois depuis 17 mois, l’indice des prix à la consommation harmonisé ayant augmenté de 10% en novembre, contre 10,6% en octobre.
“L’inflation dans la zone euro a peut-être dépassé son pic, mais comme la mesure de base est restée inchangée en novembre [à +5%] et qu’elle devrait rester bien au-dessus de 2% l’année prochaine, nous pensons que la Banque centrale européenne augmentera ses taux de 50 ou 75 points de base [0,50 ou 0,75 point de pourcentage] en décembre”, pointent néanmoins les économistes de Capital Economics.
La forme étincelante du secteur du luxe
Ce mercredi, le luxe brille en Bourse grâce aux espoirs d’une politique anti-Covid moins stricte en Chine. LVMH (+5%) et Hermès (+4%) ont signé les deux plus fortes hausses du CAC 40 tandis que Kering a gagné 2,7% et L’Oréal 2,4%.
Le fabricant de véhicules de loisirs Trigano a rebondi de 6,8% après avoir publié un bénéfice annuel record au titre de son exercice 2021-2022, clos en août, et a indiqué que sa production devrait progressivement augmenter dans les prochains mois.
A contrario, Sanofi a accusé la plus forte baisse du CAC 40 (-2%) alors que le groupe ferait partie des candidats au rachat de la biotech irlandaise, Horizon Therapeutics, qui pèse pour environ 18 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Baisse de tension en revanche du côté des équipementiers électriques: Nexans (-6%) a été pénalisé par dégradation de la part d’Exane qui est passé de “surperformance” à “neutre” sur la valeur. Le même bureau d’études est passé de “surperformance” à “sous-performance” sur Rexel (-6,1%).
Du côté des petites capitalisations, on peut citer NamR qui a flambé de plus de 60% en raison de la mise en avant d’un partenariat déjà annoncé depuis plusieurs mois.
Sur les autres marchés, l’euro cède 0,3% face au dollar à 1,0324 dollar. Les prix du pétrole poursuivent, eux, leur ascension, portés à la fois par des espoirs de nouvelles baisses de la production lors de la réunion de l’Opep+ (qui regroupe l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) la semaine prochaine, et l’annonce d’une contraction d’environ 8 millions de barils des stocks hebdomadaires de pétrole. L’accalmie sur le front des nouvelles contaminations quotidiennes au Covid-19 en Chine, contribue également à la poussée des prix de l’or noir. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en février, prend 2,9% à 86,69 dollars le baril tandis que le WTI coté à New York pour janvier, s’adjuge 2,8% à 80,42 dollars le baril.