Le géant russe Gazprom a annoncé lundi un bénéfice net de 521,2 milliards de roubles (6 milliards d’euros au taux actuel) au deuxième trimestre, un résultat qui a plus que triplé sur un an, porté par des prix en hausse. Entre avril et juin, le groupe contrôlé par l’Etat russe a par ailleurs enregistré un chiffre d’affaires doublé sur un an, à 2.067 milliards de roubles.
Entre janvier et juin, Gazprom a souligné que les prix du gaz à l’exportation vers l’Europe avaient augmenté de 53% sur un an à 208 dollars par 1.000 mètres cubes en moyenne. En volume, les exportations vers l’Europe – qui assurent l’essentiel des revenus de Gazprom – ont augmenté de 23% sur un an au premier semestre, à 120,6 milliards de mètres cubes.
La guerre des prix
Dans l’ensemble du secteur des hydrocarbures, l’année 2020 a été marquée par un effondrement des prix et de la demande de l’énergie en raison des mesures prises pour combattre la pandémie de coronavirus, affectant notamment le secteur du transport.
Cette crise s’est doublée à partir de mars 2020 d’une guerre des prix du pétrole, la Russie et l’Arabie saoudite ouvrant les robinets et provoquant un effondrement des prix historique, avant de revenir à la normale suite à un accord de réduction de production de l’Opep+.
Ces derniers mois, les prix du gaz en Europe n’ont cessé d’augmenter face à une demande accrue et à un niveau de stockage plus faible que d’ordinaire, provoquant des inquiétudes pour l’hiver à venir. Lundi, ils ont atteint un record historique en dépassant les 600 dollars pour 1.000 mètres cubes, selon l’agence TASS.
Cela survient alors que la Russie a modéré ses approvisionnements cet été, décidant de faire transiter une quantité bien moindre que d’habitude de gaz via l’Ukraine. En août, un des principaux gazoducs russes ralliant l’Allemagne, le Yamal-Europe, n’a fonctionné qu’à capacité réduite après un incendie dans une usine de traitement de gaz, un problème désormais résolu.
Certains observateurs accusent Moscou de faire monter la pression et de rester sourd aux demandes européennes d’augmenter les livraisons en attendant la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2.
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