La France n’est pas du tout disposée à rendre le transport en train gratuit. “Peu efficaces”, “trop onéreuses”, “pas assez ciblées”: les initiatives lancées récemment en Espagne et en Allemagne afin de favoriser le report modal au moment où les coûts du carburant flambent suscitent davantage de critiques que d’enthousiasme. Les responsables politiques, la SNCF, mais aussi les associations de transports, privilégient plutôt les investissements dans la rénovation des lignes.
TER déjà subventionné à 70%
Du 1er septembre au 31 décembre, les billets des trains de banlieue et de moyenne distance seront gratuits chez nos voisins ibériques. Le Luxembourg, l’Autriche et l’Allemagne avaient déjà pris des mesures similaires, avec notamment, outre-Rhin, l’offre d’un ticket de transport mensuel illimité à 9 euros entre juin et fin août. Un exemple à suivre? “Il s’agit essentiellement de politiques ciblant les transports de banlieue ou régionaux et non les lignes à grande vitesse, fait valoir la compagnie, rappelant que les billets de TER sont déjà subventionnés à hauteur de 70% et que ces décisions relèvent surtout des pouvoirs publics et non des opérateurs ferroviaires.”
“Dans les trains du quotidien, ce n’est pas la baisse des tarifs qui fera monter davantage de gens dans les trains mais de meilleures connexions, plus de cadences, moins de retard, plus de confort, estime Bruno Gazeau, le président de la Fédération nationale des associations d’usagers de transport (Fnaut). Les moyens investis par l’Etat dans le rail sont insuffisants. L’Allemagne, l’Italie ou l’Autriche déboursent 7 milliards d’euros par an et nous seulement 3 milliards. C’est ce qu’a payé l’Allemagne pour son opération de billets à 9 euros. La France est loin du compte!”
Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a d’ailleurs chiffré à 100 milliards d’euros sur dix ans les besoins pour faire doubler la part du rail en France. Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports, a promis de dégager de nouveaux moyens budgétaires. Sans en préciser les montants.