On sait désormais de combien va être revalorisé le barème de l’impôt sur le revenu (IR). Une information particulièrement importante cette année, dans la mesure où l’inflation a retrouvé des niveaux qu’on n’avait plus connus depuis une quarantaine d’années.
Bercy a donc prévu de revaloriser le barème de 5,3%, niveau qui devrait, peu ou prou, correspondre à l’inflation moyenne en 2022 que dévoilera l’Insee en janvier prochain. Rappelons que ce chiffre ne correspond pas à l’augmentation des prix à la consommation entre le 31 décembre 2021 et le 1er janvier 2023 mais à leur hausse moyenne sur les douze mois de 2022.
Concrètement, cette revalorisation signifie que les montants à partir desquels un contribuable “change” de tranche vont être réévalués de 5,3%. Et ce pour les quatre tranches d’imposition (0%, 11%, 30% et 41%). Le but étant d’éviter qu’un contribuable verse davantage d’argent au trésor public au titre de ses revenus de 2022 alors même que ceux-ci n’auraient pas augmenté au même rythme que l’inflation.
Car cette année, la hausse des prix a été nettement supérieure aux augmentations accordées aux salariés. Seuls ceux qui ont été payés au Smic ont bénéficié d’une hausse corrélée à l’inflation. La revalorisation du barème de l’impôt décidée par Bercy va donc se traduire par une baisse d’impôt pour un nombre très important de contribuables.
Prenons le cas d’un célibataire dont le revenu net imposable atteignait 30.000 euros en 2021, niveau correspondant à peu près au salaire moyen en France. Si ce salarié a bénéficié d’une augmentation de 2,5% -inférieure donc à l’inflation- il déclarera 750 euros de plus. Pour autant grâce à la revalorisation du barème, le montant total de son impôt sur le revenu passera de 2922 à 2824 euros, soit une baisse de 98 euros.
Cette revalorisation du barème n’a néanmoins pas le même effet selon le niveau des revenus. Exemple avec un couple de cadres bien payés, dont le revenu net imposable s’élève à 100.000 euros et qui n’a bénéficié cette année que d’une augmentation de 2% (c’est le lot de nombreux cadres qui ne bénéficient pas des augmentations générales décidées lors des négociations salariales annuelles).
La revalorisation du barème de l’IR va faire passer le montant de la somme à régler au fisc de 8920 à 8899 euros, soit un gain fiscal de 21 euros, nettement inférieur à celui dont aura bénéficié le contribuable touchant le salaire moyen. Une différence qui tient au caractère progressif de l’impôt sur le revenu.