Un total de 11 milliards d’euros de prêts participatifs pour soutenir la relance de l’économie française sera mis à la disposition des entreprises dès le début du mois de mai, et ce avec une garantie de l’État, a annoncé lundi le ministre de l’Economie.
Pour les secteurs “qui sont prêts à redémarrer, nous allons mettre à leur disposition début mai 11 milliards d’euros de prêts participatifs”, a déclaré Bruno Le Maire sur Europe 1.
“Onze sur les 20 qui étaient prévus”, a-t-il précisé en remerciant “les 18 compagnies d’assurances, la Caisse des dépôts et consignations” qui “ont joué le jeu”.
Tous ces prêts participatifs seront distribués par les établissements bancaires, qui les cèderont ensuite à un fonds dédié bénéficiant de la garantie de l’État.
En outre, les banques sont prêtes à garder dans leurs comptes jusqu’à 1,2 milliard d’euros de prêts sans garantie de l’État, portant donc la capacité actuelle du dispositif à 12,2 milliards, a détaillé de son coté la Fédération bancaire française dans un communiqué.
C’est “de l’argent frais pour toutes les entreprises qui vont pouvoir réinvestir, réembaucher, récréer des emplois”, s’est réjoui le ministre, en rappelant que ces prêts étaient d’une durée de huit ans avec un différé de remboursement de quatre ans.
Le ministère de l’Économie a expliqué qu’il s’agissait d’un premier tour de table, et qu’il y en aurait un second en juin pour les prêts participatifs, ainsi qu’un autre dans les prochaines semaines sur les obligations subordonnées.
Le premier tour de table “nous laisse optimistes sur la suite”, a-t-on fait valoir à Bercy lors d’un briefing, en rappelant que la taille évoquée pour le fonds de prêts participatifs était de 14 milliards, auxquels viendront s’ajouter les obligations pour 6 milliards d’euros au maximum.
Le second tour de table au mois de juin sera “pour les assureurs et les investisseurs qui ne seraient pas encore décidés pour ce premier closing”, précise-t-on au ministère.
Selon Bercy, il s’agit de “la plus importante levée de fonds privés pour un fonds de dette en Europe pour les investissements directs dans les entreprises”, à l’exclusion des investissements indirects, quand un fonds rachète des parts à d’autres fonds qui ont déjà réalisé leur investissement.
Le dispositif français de prêts participatifs avait été validé par la Commission européenne début mars, les premiers prêts devant initialement être distribués à partir d’avril et jusqu’au 30 juin 2022.
Distribués par les réseaux bancaires, les prêts “seront financés à hauteur de 90% grâce au fonds “Prêts participatifs relance” bénéficiant de la garantie de l’État à hauteur de 30%. Pour ce faire la Fédération française de l’assurance a sélectionné 10 gérants”, a détaillé le FFA dans un communiqué.
Avec le mécanisme de garantie publique, l’État pourrait ainsi être amené à décaisser jusqu’à 6 milliards d’euros pour couvrir d’éventuelles pertes, mais ce scénario représente “le pire des cas”, précise-t-on du coté de Bercy.
Ces prêts et obligations sont tous deux considérés comme des quasi fonds propres car ils s’étalent sur huit ans et parce que leur remboursement n’est pas prioritaire par rapport à d’autres créances.
Le montant du prêt pourra atteindre 12,5% du chiffre d’affaires 2019 pour les petites et moyennes entreprises (PME), et 8,4% du chiffre d’affaires pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Pour y avoir accès, une PME devra justifier d’un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions d’euros.