Souvenez-vous : c’était en septembre 2007 … date à laquelle François Fillon lâchait – en un lapsus révélateur ? – quelques mots pour le moins déroutant …
En visite en Corse pour la première fois depuis son arrivée à Matignon, le chef du gouvernement d’alors avait affirmé « être à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite » … avant de préciser quelques heures plus tard qu’il s’agissait d’une « image« .
Peut-être un trop plein d’un homme lassé de n’être que celui qui exécute les ordres de Nicolas Sarkozy comme ce dernier aimait à le clamer. Avant un petit coup de fil et un léger « remontage de bretelles » entre-temps ?
« Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d’un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un Etat qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans. Ca ne peut pas durer« , avait martelé le Premier ministre dans la matinée à Calvi (Haute-Corse).
Après cette crise aigüe d’amnésie, notre homme avait du très certainement soudain se rappeler qu’avant l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy, la France était tout de même gouvernée par son « propre camp » à savoir l‘UMP …
En tant que membre d’un gouvernement qui semblait alors spécialisé dans le volte-face (cf. Kouchner concernant le dossier iranien), François Fillon était revenu sur sa déclaration dans l’après-midi, en visite à la mairie d’Ajaccio. « Parfois, il faut utiliser des images. C’est ce que j’ai fait devant des agriculteurs qui demandaient toujours plus, toujours plus à l’Etat. Je leur ai dit que si la France était une entreprise, un ménage, elle serait en cessation de paiement« , avait-t-il déclaré.
La France « s’endette et il faut que tous les Français prennent conscience qu’il est temps de mettre un terme à des solutions de facilité qui ont été employées depuis 25 ans et qui placent notre pays dans une position de faiblesse », avait-t-il ajouté.
En Corse, M. Fillon avait répété son engagement de « ramener le budget de l’Etat à l’équilibre avant la fin du quinquennat ». Sinon, avait-t-il mis en garde, « on ne pourra rien bâtir de solide ni pour la Corse ni pour aucune autre partie du territoire national » … et l’on devrait s’attirer les foudres de la Commission Européenne …