Dans un pays plongé dans un marasme économique inédit et où le réseau électrique est l’un des pires au monde, une première voiture produite au Liban et … 100% électrique, a été dévoilée samedi.
Il s’agit de la “première production automobile locale”, s’est félicité l’instigateur du projet Jihad Mohammad, un homme d’affaires palestinien né à Beyrouth, à la cérémonie de lancement dans la région de Khaldé, au sud de Beyrouth.
Baptisée “Quds rise” en référence à la ville de Jérusalem, la voiture au design futuriste et arborant le “Dôme du rocher”, une mosquée sur l’esplanade des Mosquées dans la Ville sainte, a été conçue de “bout en bout” au Liban, a ajouté M. Mohammad, 50 ans.
Le lancement du premier prototype au Liban fait suite à celui en juin 2020 de “Quds Capital” en Europe. La production de masse devrait débuter cet été, a-t-il indiqué.
Après avoir fait fortune dans le secteur des télécommunications au Canada et de la construction dans les pays du Golfe et en Irak, l’homme d’affaires a décidé de se lancer dans l’automobile.
“C’est le premier business de ma vie au Liban”, affirme le PDG d’E.V. Electra, une startup fondée il y a quatre ans.
Dans un pays au réseau électrique agonisant, abonné aux coupures d’électricité quotidiennes depuis la fin de la guerre civile en 1990, les habitants sont contraints à recourir à des générateurs privés pendant les pannes pouvant atteindre plus de 12 heures par jour.
Et M. Mohammad devra faire de même pour faire face à ce défi de taille. La centaine de stations de recharge qu’il compte installer à travers le territoire, seront raccordées à des générateurs privés et peuvent être alimentées à terme aux énergies solaire et éolienne.
Le coût de la voiture: 30.000 dollars, c’est-à-dire 360 millions de livres libanaises au taux du marché noir, après l’effondrement de la monnaie nationale qui a perdu en 18 mois plus de 85% de sa valeur face au billet vert.
Mais à cause de la crise économique et de la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat des Libanais, EV Electra, pour tenter d’écouler son produit, propose l’échelonnement de 50% du montant sur cinq ans “sans intérêt”, selon M. Mohammad.
Et il ambitionne de vendre au Liban quelque 10.000 exemplaires de “Quds Rise” d’ici un an.
Même si le marché automobile a été durement frappé par la crise économique: seules 62 voitures neuves importées ont été vendues en janvier et février 2021, une chute de 97% sur un an, selon les chiffres de l’association des importateurs automobiles.