Le secteur automobile français a connu une forte contraction en août, avec une diminution de 24,3% des immatriculations de voitures neuves par rapport à la même période en 2023. Selon les données publiées par la Plateforme automobile (PFA) et le cabinet AAA Data, seulement 85 977 véhicules particuliers neufs ont été mis en circulation le mois dernier.
Cette baisse marquée s’inscrit dans un contexte économique et politique incertain, caractérisé par des taux d’intérêt élevés et une inflation persistante. Ces facteurs ont conduit les consommateurs et les entreprises à adopter une attitude prudente en matière d’investissements automobiles.
L’analyse des chiffres révèle des disparités notables entre les constructeurs. Le groupe Stellantis, leader du marché français, a subi une chute de 31,7% de ses immatriculations. Renault n’a pas été épargné, avec un recul de 22,5%. En revanche, Volkswagen a réussi à tirer son épingle du jeu en enregistrant une progression de 6%.
Sur le plan des motorisations, on observe une reconfiguration du paysage automobile. Les véhicules hybrides maintiennent leur position dominante, représentant 43% du marché. Néanmoins, le segment des voitures électriques a connu un repli significatif de 33%, sa part de marché passant de 18% en août 2023 à 15% cette année. Les motorisations thermiques traditionnelles ont également subi des baisses importantes, avec une diminution de 37% pour l’essence et de 43% pour le diesel.
Marie-Laure Nivot, analyste chez AAA Data, souligne l’impact du climat économique sur les décisions d’achat : “Les ménages, confrontés à des prix élevés et des taux d’intérêt soutenus, ainsi que les entreprises, qui adoptent une posture attentiste, contribuent à ce ralentissement du marché.”
Malgré ce repli mensuel, le bilan des huit premiers mois de 2024 reste relativement stable. Plus de 1,1 million de voitures neuves ont été immatriculées, ce qui ne représente qu’une légère baisse de 0,48% par rapport à la même période en 2023.
La hiérarchie des modèles les plus prisés demeure inchangée au premier semestre, avec la Peugeot 208 en tête des ventes aux particuliers, suivie de la Renault Clio et de la Dacia Sandero.
Cette contraction du marché en août 2024 contraste avec la dynamique observée l’année précédente, où les ventes avaient bénéficié d’une amélioration des conditions d’approvisionnement après une période de pénurie de composants électroniques. Toutefois, les volumes actuels restent inférieurs aux niveaux pré-pandémiques, rappelant que le secteur automobile français n’a pas encore retrouvé sa pleine vigueur d’avant la crise sanitaire.
Les analystes du secteur surveillent de près l’évolution de ces tendances, qui pourraient avoir des répercussions importantes sur les stratégies des constructeurs et la politique industrielle française dans les mois à venir.