Retraites: une ouverture se dessine sur la pénibilité

Selon le ministère du Travail, les partenaires sociaux “convergent sur certaines évolutions” du compte professionnel de prévention proposées par le gouvernement.

Syndicats et patronat “convergent” sur l’élargissement du compte professionnel de prévention (C2P) proposé par le gouvernement, affirme le ministère du Travail dans un bilan d’étape de la concertation sur la réforme des retraites. Le sujet se prêtait à la discorde, mais c’est finalement un compromis sans douleur qui se profile sur la pénibilité. Un premier obstacle évité pour l’exécutif avant d’aborder les dossiers sensibles des régimes spéciaux et surtout de l’âge de départ en retraite.

Après quatre semaines de discussions sur “l’usure professionnelle” et l’emploi des seniors, les partenaires sociaux “convergent sur certaines évolutions proposées par le gouvernement”, indique ainsi le ministère du Travail dans un “relevé de discussions” envoyés mardi soir aux 11 organisations reçues dans le cadre de cette concertation. C’est notamment le cas du “déplafonnement” du C2P.

Actuellement, les salariés exposés à certains risques (travail de nuit, bruit, températures extrêmes…) accumulent des points – 100 au maximum – qui sont le plus souvent utilisés pour partir en retraite plus tôt – 2 ans maximum.

Un consensus se dégage donc pour relever ce quota de points, mais aussi pour une “meilleure valorisation de la poly-exposition” (plusieurs risques simultanés), ou encore pour financer via le C2P “une reconversion après une certaine période d’exposition”. La porte s’est même entrouverte à un retour de trois facteurs de risques supprimés il y a cinq ans (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques).

Mais ce revirement revendiqué par les organisations de salariés, CFDT en tête, ne se ferait pas sur la base de critères communs à tous les travailleurs, en raison de “la difficulté de réaliser un suivi individuel”, explique le ministère. L’idée serait plutôt “d’identifier des métiers, tâches ou situations de travail susceptibles d’être exposées” et de renvoyer ce travail aux différentes branches professionnelles, qui “semblent avoir un rôle déterminant et pourraient constituer le bon niveau pour la réflexion”, explique le ministère.