A cette occasion, le président d’YPF Miguel Angel Gutierres a déclaré que l’arrivée de Statoil était « une marque de confiance dans le potentiel de Vaca Muerta ». Ce gisement est d’ores et déjà considéré par le département américain à l’Energie comme la 2e réserve mondiale de gaz de schiste. Il se situe au 4e mondial pour le pétrole de schiste.
De nombreuses grandes compagnies étrangères comme Chevron, Total ou BP y sont déjà présentes. Le gisement
Vaca Muerta, «vache morte» en espagnol, est en effet le véritable « trésor énergétique » de l’Argentine qui fait fantasmer les compagnies pétrolières du monde entier parce qu’elle regorge de schiste. 27 milliards de barils de pétrole pourraient potentiellement en être extraits selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA).
Si l’exploration et la production d’hydrocarbures de ce gisement au large potentiel avaient été ralenties ces dernières années par la dégringolade du prix du baril de pétrole, le niveau actuel des prix permet de rentabiliser le coût d’extraction est assez élevé.
En janvier dernier, le président Macri a signé un accord qui a fait renaître le gisement Vaca Muerta. Il s’agit d’un territoire de 30 000 km2 situé en Patagonie, au sud de l’Argentine, dont la taille équivaut à la superficie de la Belgique.
Alors qu’il était autrefois exportateur net de gaz, le pays ne dispose pas de ressources suffisantes pour couvrir ses besoins et doit importer de plus en plus d’hydrocarbures malgré ses immenses réserves, certes jusque là onéreuses à exploiter.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement Macri a offert des conditions avantageuses aux compagnies pour qu’elles investissent à nouveau dans Vaca Muerta. Le prix du gaz à la sortie du puits sera subventionné jusqu’à plus de 7 dollars le million de BTU, près de trois fois plus que le prix mondial. Ces subventions du gaz produit en Argentine devaient initialement disparaître en 2017, elles seront prolongées au moins jusqu’en 2020.
Parallèlement, les infrastructures de transport seront améliorées tandis que les salariés du secteur pétrolier connaîtront des conditions d’embauche plus flexibles. L’objectif est de diminuer de 30% les coûts de la fracturation hydraulique pour les compagnies pétrolières. Fin 2016, ils étaient encore sont deux fois plus élevés en Argentine qu’aux Etats-Unis.
En échange de ces promesses, les compagnies pétrolières se sont engagées à investir en Argentine 5 milliards de dollars en 2017, 15 milliards de dollars en 2018, en vue notamment d’extraire plus rapidement le gaz de schiste de Vaca Muerta.
En avril dernier, Total a annoncé pour sa part le démarrage à grande échelle de l’exploitation du gisement fort prometteur. A l’instar de tous ses grands concurrents, le groupe va produire en direct du gaz de schiste, chose qu’il n’avait encore jamais faite.Après des expériences pilotes – mais non concluantes – en Pologne et en Allemagne, il a ainsi décidé de miser à fonds sur l’Argentine.Argentine. Si des premiers puits avaient déjà été forés, il s’agit désormais d’un programme d’envergure.
En mars 2017, Shell et YPF ont élargi quant à eux leur partenariat déjà mis en oeuvre au sein du gisement de Vaca Muerta à celui de Bajada de Añelo. Au total, Shell injectera la somme de 300 millions de dollars pour mener à bien les opérations d’extraction du gaz de schiste de ces gisements couvrant respectivement 30 000 km² pour l’un et 204 km² pour l’autre.Dans une communiqué officiel, le dirigeant d’YPF, Miguel Gutierez avait alors déclaré « C’est un plaisir de collaborer avec Shell, une compagnie possédant une vaste expérience dans le développement du pétrole et du gaz de schiste en Amérique du nord ».
Sources : AFP, YPF, RFI
Elisabeth Studer, le 26 août 2017, www.leblogfinance.com