Uber a prévenu jeudi que le secteur français des voitures de transport avec chauffeur (VTC) allait “manquer de chauffeurs” à partir de janvier à cause de l’entrée en vigueur d’une loi qui va restreindre l’accès à la profession.
“Il y a une urgence sociale”, s’est inquiété le directeur général d’Uber France, Steve Salom, interrogé sur France Info, en référence aux chauffeurs de statut Loti (transport collectif à la demande) qui risquent de perdre leur emploi.
Avec l’entrée en application de la loi Grandguillaume, ceux-ci ne pourront plus circuler dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants s’ils n’ont pas passé un examen ou engagé une procédure d’équivalence.
Cette loi de décembre 2016 sur le transport individuel de personnes vise notamment à contrer le “détournement juridique” du statut de Loti, qui était plus facile à obtenir que celui de VTC et auquel les plateformes avaient recours.
Selon M. Salom, ces chauffeurs en sursis seraient 10.000 chez Uber (sur un total de 25.000) et 15.000 toutes plateformes confondues, à être dans cette situation.
“Quand il y a des examens avec moins de 20% de taux de réussite, c’est extrêmement compliqué pour ces gens de pouvoir continuer et se dire qu’ils ont un avenir”, a fait valoir M. Salom, appelant à une “simplification” de l’examen.
Il y a un mois, la ministre des Transport Elisabeth Borne avait déclaré que l’échéance du 31 décembre ne serait pas une “date couperet”, laissant la porte ouverte à un répit de trois mois pour les chauffeurs qui auraient engagé des démarches.
Cette déclaration avait provoqué de nouvelles manifestations de chauffeurs VTC qui réclamaient l’application de la loi.
“Il n’y aura ni sursis, ni dérogation”, a temporisé M. Salom, dont l’entreprise est régulièrement la cible de la colère des VTC et des utilisateurs.
Les représentants des taxis et des VTC (syndicats et plateformes) doivent être reçus vendredi par Mme Borne, afin de réaliser notamment un “point d’étape” sur l’application de la loi Grandguillaume.
Fin octobre, des plateformes VTC françaises avaient accusé le ministère de “créer des obstacles” aux personnes souhaitant obtenir le statut de chauffeur VTC, en évoquant en particulier des examens très difficiles et un retard dans le traitement des dossiers d’équivalence des chauffeurs en préfecture.