L’opérateur historique du réseau souterrain de la capitale nippone, Tokyo Metro, se prépare à une entrée fracassante sur le marché boursier. D’après des sources proches du dossier, les autorités gouvernementales et métropolitaines visent une valorisation de 700 milliards de yens (environ 4,2 milliards d’euros) pour cette entreprise emblématique du transport urbain japonais.
Cette opération financière d’envergure, prévue pour fin octobre, pourrait marquer un tournant dans l’histoire des introductions en bourse au Japon. En effet, si les projections se concrétisent, il s’agirait de la plus importante levée de fonds sur le marché primaire nippon depuis près de six ans.
La mise sur le marché de 50% du capital de Tokyo Metro devrait permettre de lever quelque 350 milliards de yens, surpassant ainsi l’introduction en bourse de Kokusai Electric l’année précédente. Une telle performance rappellerait l’entrée remarquée de la filiale télécoms de SoftBank Group en 2018.
Les préparatifs s’accélèrent : une réunion avec les maisons de courtage est prévue dans les jours à venir pour présenter les détails de l’opération. L’approbation de la Bourse de Tokyo pourrait intervenir dès la mi-septembre, ouvrant la voie à une commercialisation rapide des titres.
L’État japonais, actionnaire majoritaire avec 53,4% du capital, compte utiliser les fonds levés pour rembourser une partie de la dette contractée suite au séisme et au tsunami de 2011. La municipalité de Tokyo, qui détient les 46,6% restants, n’a pas encore précisé l’allocation prévue pour sa part des recettes.
Tokyo Metro, dont l’histoire remonte à 1920, exploite aujourd’hui un réseau de 195 kilomètres transportant quotidiennement 6,5 millions de passagers. Au-delà de son activité principale, l’entreprise a diversifié ses revenus dans l’immobilier et le commerce de détail.
Les résultats financiers récents de l’opérateur témoignent d’une reprise vigoureuse post-pandémie. Pour l’exercice clos en mars 2024, le bénéfice net a bondi de 66% pour atteindre 46 milliards de yens, reflétant le regain d’activité économique dans la mégapole.
Cette introduction en bourse s’inscrit dans une tendance de privatisation partielle des infrastructures de transport au Japon, comme l’illustre la mise sur le marché de Kyushu Railway Co. en 2016.
Pour mener à bien cette opération stratégique, Tokyo Metro s’est entouré d’un consortium de banques d’investissement de premier plan : Nomura, Mizuho et Goldman Sachs agiront en tant que coordinateurs globaux.
L’arrivée sur le marché de ce fleuron du transport urbain japonais suscite déjà l’intérêt des investisseurs institutionnels et particuliers, attirés par la perspective d’acquérir une part d’une entreprise au cœur de la mobilité urbaine de l’une des plus grandes métropoles mondiales.