Le groupe Vivendi est entré vendredi en discussion avec le financier américain Bill Ackman, afin de céder une part supplémentaire de 10% de sa filiale Universal Music Group (UMG) avant d’en distribuer 60% du capital à ses actionnaires et de l’introduire en Bourse.
La transaction valoriserait la totalité d’UMG à 35 milliards d’euros, un montant encore relevé par rapport à la dernière communication de Vivendi, et aurait pour but d’inclure UMG dans le projet de Spac Pershing Square Tontine Holdings (PSTH) de Bill Ackman.
Les Spac ou “Special Purpose Acquisition Company”, sont des entreprises sans activité commerciale dont le but est de lever des fonds en entrant sur une place boursière.
PSTH avait levé 4 milliards de dollars lors de son introduction en Bourse en juillet, rappelle Oddo BHF dans une note d’analyste, un montant record pour ce type de véhicule.
Dans son communiqué, Vivendi indique que les fonds Pershing Square et leurs filiales ont également manifesté leur intérêt pour acquérir une exposition supplémentaire à UMG, en achetant des titres au groupe français, ou sur le marché suite à la distribution d’actions.
Important plan de rachat d’actions
Les négociations ne sont pas exclusives et l’opération reste soumise à l’autorisation de l’assemblée générale des actionnaires de Vivendi, prévue le 22 juin.
Le géant français des médias Vivendi, contrôlé à 27% par Vincent Bolloré, avait indiqué en mai son intention de coter sa major musicale UMG à Amsterdam, au Pays-Bas, d’ici le 27 septembre et de préalablement distribuer 60% du capital d’UMG aux actionnaires de Vivendi.
Il avait précisé analyser l’opportunité d’une vente de 10% de ses actions à un investisseur américain ou de procéder à une offre au public d’au moins 5% à 10% du capital d’UMG.
Si l’opération se concrétise, UMG aurait 4 principaux actionnaires, a calculé Oddo BHF: le consortium mené par le champion chinois des technologiques Tencent (qui a acquis 20% des parts auprès de Vivendi), le groupe Bolloré (18%), Pershing Square Tontine (10%) et Vivendi (10%).
Le cash perçu par Vivendi dans cette nouvelle opération (environ 3,1 milliards d’euros selon Oddo BHF) lui permettrait de réaliser des acquisitions ou de mener un important plan de rachat d’actions.
Le groupe demande à ses actionnaires l’autorisation de racheter jusqu’à 50% de ses titres, une limite élevée qui peut être interprétée comme un moyen pour le groupe Bolloré de renforcer son contrôle sur Vivendi.