(Fed) après avoir cru à un signe de décélération du resserrement monétaire en cours.
Le Dow Jones a perdu 1,55%, l’indice Nasdaq a glissé de 3,36% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 2,50%.
La Fed a relevé, comme prévu, son taux directeur de 0,75 point de pourcentage mercredi, pour le porter à une fourchette comprise entre 3,75% et 4%, au plus haut depuis près de 15 ans.
Dans le communiqué annonçant la décision, le Comité de politique monétaire de la Fed a indiqué que pour déterminer la trajectoire des taux, il “prendrait en compte l’effet cumulé du resserrement monétaire” déjà effectué sur l’activité économique.
Cette mention “a envoyé aux marchés le signal que la Réserve fédérale serait très prudente après les deux prochaines hausses de taux”, a expliqué Tom Cahill, de Ventura Wealth Management.
“Mais la conférence de presse (du président Jerome Powell) qui a suivi a réaffirmé que la Fed avait encore du chemin à faire (…) et qu’il était prématuré de parler d’une pause dans les relèvements de taux, et cela a fait descendre le marché”, a-t-il ajouté.
Dans le rouge avant les annonces de la Fed, le Dow Jones a ainsi pris jusqu’à 1,28%, avant de chuter.
“L’inflation se révèle être un adversaire difficile à battre et la Fed a mis en garde contre des anticipations trop optimistes d’un retour à une politique monétaire plus accommodante”, a observé Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.
Les opérateurs évaluent désormais à plus de 70% la probabilité que le taux de la Fed passe au-dessus de 5% d’ici mai prochain, un scénario qu’il n’envisageait même pas il y a un mois.
Après s’être détendus, les taux obligataires ont rebdondi pour s’inscrire plus haut que leur niveau de la veille. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans ressortait à 4,08%, contre 4,04% la veille.
Sans surprise, la perspective de taux plus élevés pour plus longtemps a glacé le secteur de la technologie, très dépendant du coût de l’argent pour financer sa croissance.
Apple (-3,73%), Microsoft (3,54%), Alphabet (-3,79%), Tesla (-5,64%) et Amazon (-4,82%) ont tous pris un éclat, ce dernier descendant même à son plus bas niveau depuis mars 2020, aux premiers jours de la pandémie.
Le mouvement a touché Airbnb (-13,43% à 94,41 dollars), malgré la publication d’un chiffre d’affaires et d’un bénéfice net supérieurs aux attentes.
La plateforme prévoit un léger ralentissement de la croissance des réservations pour le dernier trimestre de l’année, par rapport à la période allant de juillet à septembre.
Autre victime, AMD (-1,73% à 58,63 dollars), qui avait fait état, mardi après Bourse, de résultats en-deçà des prévisions des analystes et de l’abaissement de ses projections pour l’ensemble de l’année. Le fabricant de semi-conducteurs observe un ralentissement des ventes d’ordinateurs PC.
Les opérateurs ont salué les annonces de Boeing (+2,81% à 147,41 dollars), qui a dévoilé mercredi ses prévisions à moyen terme, dont un chiffre d’affaires similaire au niveau d’avant la crise du 737 MAX d’ici 2025 ou 2026.
Match Group a fait fi du vent mauvais soufflant sur la tech (+4,19% à 45,74 dollars) après avoir fait état d’un chiffre d’affaires légèrement supérieur aux anticipations, tiré par le site de rencontres Tinder, qui a compensé le ralentissement d’autres plateformes comme Meetic, OkCupid et Match.
La chaîne de pharmacies CVS Health (+2,30% à 96,80 dollars) a capitalisé sur son chiffre d’affaires trimestriels très au-dessus des attentes, gonflé par la croissance des volumes et des hausses de prix.
Le marché a passé outre la perte surprise du groupe, attribuable à des éléments exceptionnels.
Ils comprennent notamment le provisionnement de 5,2 milliards de dollars dans le cadre d’un accord amiable pour solder les poursuites relatives à la prescription d’opiacés.
Le groupe de médias Paramount Global (-12,42% à 16,79 dollars) a pâti d’une déception sur son chiffre d’affaires et son bénéfice, surtout liée à la télévision traditionnelle (CBS et MTV notamment), qui a souffert d’une baisse des récettes publicitaires.
Estée Lauder a reculé (-8,13% à 189,96 dolalrs) après avoir abaissé ses prévisions pour l’ensemble de son exercice décalé 2023 (de juillet 2022 à juin 2023).
Le groupe de cosmétiques a évoqué une baisse de la demande des voyageurs (aéroports) en Asie et la décision des détaillants américains de réduire leurs stocks.